Cette année, plus de 400 élèves ont participé à l’opération, qui s’est déroulée du 21 mars au 8 avril. Outre un atelier sur différents thèmes liés à la sexualité (viol, la première fois, VIH, IST...), les élèves ont pu créer leurs propres modes d’expression pour combattre les stéréotypes et préjugés : pièces de théâtre, courts métrages, émission de radio, concert de slam, affiches, magazines…
Les élèves du lycée Jacques Brel, ont ainsi créé une pièce de théâtre, intitulée ré-putation, et inspirée de la vie de tous les jours au lycée. Une pièce qui parle des ravages que peuvent causer les ragots. Elle raconte l’histoire d’une jeune fille, en couple avec un garçon de son lycée. Tout va bien jusqu’au moment où il lui demande des relations sexuelles. Elle refuse, puis cède. Malgré l’acceptation de la jeune fille, son copain décide de lui créer une mauvaise « ré-putation » en la faisant passer pour une fille facile. Elle se retrouve alors seule contre tous et finit par se suicider. Une histoire pour montrer que colporter une rumeur, c’est l’amplifier.
6 ans de sensibilisation
Les origines du Printemps de la jupe remontent à 2005. 17 élèves d’un lycée de Rennes avaient alors décidé de créer une journée de sensibilisation, suite à un viol dans leur établissement. Depuis, l’initiative a pris de l’ampleur et s’est répandue en France. En Rhône-Alpes, le « Printemps de la jupe et du respect » est organisé depuis 2010.
Malgré l’implication des jeunes, « les préjugés ont la peau dure », reconnaît toutefois Sophie Peloux, coordinatrice du projet pour l’ALS. Si Jordan, 19 ans, élève au lycée d’Alexis Carrel (7ème), dit avoir « appris de nouvelles choses », il pense néanmoins qu’il n’avait « pas besoin de ça pour avoir du respect envers les femmes ». Pour d’autres le constat est encore plus simple. Le fait qu’une « fille porte un pantalon blanc et un string noir, c’est un signe pour les garçons », estime ainsi Samir, qui pourtant en était déjà à sa deuxième participation. Sophie Peloux refuse cependant de baisser les bras : « à force de projets, on peut faire évoluer les mentalités. »