La centaine de bénévoles et les sept salariés du Secours populaire de Lyon ont pris possession vendredi d’un bâtiment de 1800 m². Ces anciens locaux d’une société d’électronique, adossés au chemin de fer, permettent à l’association de regrouper tous ses services en un seul et même endroit.
Jusqu’alors, elle devait jongler avec plusieurs sites : son ancien siège de 250 m² dans le quartier des Célestins, trop exigu, et des locaux souvent vétustes, occupés de façon précaire et généralement voués à la démolition. « Ils n’étaient pas chauffés, insalubres », se souvient Marie-Annick Chambon. « Ici, on va pouvoir passer à la vitesse supérieure. »
Le nouveau site a coûté 2,2 millions d’euros, dont 760 000 euros apportés par la Ville, le Département, la Région, la CAF, la Caisse d’épargne et le sénateur Guy Fischer. Il abrite un vaste entrepôt, ainsi que des espaces en libre service : alimentaire, prêt-à-porter, jouets, livres, hygiène.
Mais l’aide du Secours populaire ne se limite pas aux besoins matériels de ses bénéficiaires. « On veut donner une part importante à la culture », explique Jeanne Fischer, une bénévole. Un nouveau partenariat avec le musée des beaux arts permet ainsi à l’association d’accrocher quelques œuvres issues du stock du musée. Par ailleurs, 2500 sorties culturelles (théâtres, musées, concerts) sont organisées tous les ans.
De plus, 150 jeunes sont suivis par autant d’étudiants bénévoles dans le cadre de l’accompagnement scolaire, et 1200 enfants défavorisés peuvent partir pendant les vacances, grâce à l’association.
Au total, 4300 bénéficiaires sont suivis dans le Rhône par le Secours populaire. Un chiffre en hausse de 25% depuis deux ans. « Nous voyons arriver de nouvelles populations qui auparavant n’avaient pas besoin de notre aide », souligne Jeanne Fischer, « des étudiants, des retraités, des travailleurs pauvres. » Et de préciser : « les logements sont de plus en plus chers. Un petit retraité, une fois qu’il a payé ses charges, il ne lui reste plus grand chose. »
« Les enfants, les jeunes, les familles ont faim dans ce pays », s’est écrié le président national du Secours populaire Julien Lauprêtre, dans son discours inaugural. Et cet ancien résistant, qui a participé à la libération de Lyon et Paris, de conclure : « Nous devons ouvrir aujourd’hui une nouvelle phase de la résistance et nous dresser contre la misère. »