Selon les organisateurs, 10 000 véhicules ont envahi le périphérique lyonnais, formant un cortège de 3km. La Police n’a toutefois compté que 3800 participants. Si la manifestation s’adressait à tous les usagers de la route, seulement une quarantaine de voitures se sont jointes aux nombreuses motos.
La raison de leur mécontentement ? Les nouvelles mesures en matière de sécurité routière. Et en premier lieu, le retrait des panneaux avertisseurs de radars. Selon les motards, les radars doivent limiter les excès de vitesse sur une zone de la route particulièrement dangereuse, d’où l’intérêt d’un panneau avertisseur. Les enlever relèverait d’une « culture du piège » dont l’objectif principal est de « remplir les caisses de l’État », peste un des membres de la Fédération française des motards en colère.
Les motards refusent tout autant la nouvelle obligation de porter un gilet jaune fluorescent et appellent à la désobéissance civile. « Ça part d’un bon sentiment », consent Julien Despierres, coordinateur du bureau du Rhône de la FFMC, pour qui ce gilet est toutefois inutile sans bande réfléchissante : « Ce qui compte, c’est un équipement de qualité ». En ce qui concerne l’obligation des motards de s’équiper de plaques minéralogiques plus grandes, c’est considéré comme une façon de « faciliter les contrôles ». Et des contrôles, les motards n’en veulent pas.
Une politique qui stigmatiserait les motards
Plus généralement, les manifestants reprochent au gouvernement une « politique de la sécurité routière répressive » dixit Julien Despierres. Une politique qui stigmatiserait les motards, et cela à des fins politiques : « Le problème, c’est qu’en France, la sécurité routière est devenue un problème politique et un enjeu électoral. » Quitte à verser dans la paranoïa, il estime que « c’est diviser pour mieux régner », avant d’assurer que les motards sont ceux qui ont le plus amélioré leur sécurité. Cela notamment grâce à des stages de sensibilisation, organisés par la FFMC. En réalité, les motards sont surtout les principales victimes des accidents de la route avec 29% des tués en 2010.
« Cette manifestation fût un très grand succès. On ne pouvait pas espérer autant de manifestants. Et il y a eu un réel retentissement », se félicite Julien Despierres. Les motards ne comptent pas s’en arrêter là. Ils appellent au boycott des gilets jaunes, et continueront à faire des marquages au sol pour signaler les radars. Une nouvelle manifestation est prévue pour la rentrée.