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Manque de places pour les sans-abris

Hébergement d’urgence : situation inquiétante à Lyon

La polémique continue d’enfler à Paris après l’annonce de restrictions budgétaires infligées aux professionnels de l’urgence sociale. Ceux-ci étaient en grève mardi dans toute la France pour dénoncer leur manque de moyens. A Lyon, le Samu social 69 ont cessé les maraudes le temps d’une journée. Les places d’hébergement d’urgence manquent entre Rhône et Saône et la situation devient critique.

Bien que n’étant pas en baisse, les subventions restent insuffisantes dans le Rhône, et les places d’hébergement social manquent cruellement. Résultat : de plus en plus de personnes doivent dormir dans la rue. En cause, la loi DALO en vigueur depuis janvier 2010 qui a modifié l’attribution des places dans les hébergements d’urgence.

Avant la loi DALO, les sans-abris ne pouvaient rester que trois jours dans les établissements d’urgence, ce qui assurait un turn-over. Depuis le 1er janvier 2010, les personnes accueillies sont en droit d’y rester en attendant qu’on leur propose des solutions pérennes. Depuis un an, il n’y a ainsi plus de places disponibles. De plus en plus de personnes n’ont alors d’autre solution que de dormir dehors, le dispositif étant complètement saturé.

Le problème c’est que les logements définitifs nécessaires pour que le système fonctionne ne seront pas construits avant une dizaine d’années. « L’idée de l’État, c’est de ne plus faire d’hébergement d’urgence, or on a un besoin criant. Sur le principe, on est d’accord, mais avant que des logements pérennes se construisent il faudra attendre des années », s’indigne Chantal Wallut, vice-présidente du service départemental de la Croix-Rouge.

Une situation d’autant plus délicate que les professionnels lyonnais doivent faire face à un afflux de réfugiés des pays de l’Est, en majorité des Macédoniens. Résultat : même les familles se retrouvent dans la rue. « C’est catastrophique. Les familles étrangères continuent d’arriver et restent dehors, au même titre que ceux qui l’étaient déjà. On est dans une cocotte-minute », note Richard Gay, chef du Samu69.

C’est le cas place Carnot, dans le 2ème arrondissement, où l’on recense près de 70 à 80 personnes dehors chaque nuit. Parmi elles, de nombreuses familles de l’Europe de l’Est. La situation se complique en été puisque sur les 600 logements mis à disposition l’hiver, 300 sont fermés depuis le 31 mars. Le 5 avril, le préfet de région avait annoncer de vouloir prolonger la prise en charge à l’hôtel des mères avec enfants de moins de 10 ans. Une promesse qu’il n’a pourtant tenue que jusqu’au 17 mai.

Au manque de places d’hébergement d’urgence vient s’ajouter le problème des hébergements inadaptés. Ainsi, 70% des personnes seules vivant actuellement dans les structures d’urgence ont besoin de soins. « Les places ne sont pas assez adaptées compte tenu des besoins des personnes et des pathologies rencontrées », souligne Richard Gay, ajoutant que « certaines personnes devraient être dans des centres de soin, et non des centres d’hébergement ».

Difficile de quantifier le nombre de personnes qui restent dehors. « Ils sont mobiles. Certains partent d’autres arrivent. Et il y a aussi ceux qui vivent dans des squats et des camps que l’on ne connaît pas », explique Richard Gay. Chaque jour le 115 reçoit, en moyenne, 162 appels depuis la fin du plan froid. Par manque de capacités vacantes, 120 à 130 sans-abris ne se voient proposer aucune offre d’hébergement. « Toutes ces personnes en demande d’un hébergement ne sont pas forcément à la rue. Certaines ont des solutions personnelles plus où moins provisoires », tente de relativiser le préfet à l’égalité des chances, Alain Marc. Certes, sauf que les expulsions de squat continuent également.

Photo : © DR

Publié le : mercredi 3 août 2011, par Natacha Verpillot

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