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Régis de Camaret condamné

Huit ans de prison pour l’entraineur violeur

Ce fut une libération. De longues minutes d’embrassades ont suivi l’annonce du verdict de la cour d’assises. Stéphanie Carrouget et Karine Pomares (photo), parties civiles, mais également l’ancienne championne de France de tennis, Isabelle Demongeot, ont accueilli en larmes la condamnation de Régis de Camaret. L’entraineur de tennis a été reconnu coupable de viols aggravés sur mineures (13 et 14 ans à l’époque des faits) par personne ayant autorité. Il a écopé de huit ans de prison.

« Que de souffrance ! Que d’enfances et d’adolescences brisées ! Que de femmes en détresses ! Que de blessures qui ne se refermeront jamais ! », s’était exclamée l’avocate générale, Jacqueline Dufournet au terme d’un procès fleuve s’étalant sur sept jours d’audience.

26 femmes étaient venues raconter comment elles ont été violées par leur entraineur au tennis-club des Marres à Saint-Tropez. Un chiffre sous-évalué selon les avocats des parties civiles qui évoquaient des « victimes anonymes », qui ne se seraient pas manifestées, préférant enfouir ces souvenirs douloureux. Des témoins qui racontaient en détail comment Régis de Camaret les surprenait à la sortie de la douche, se glissait dans leur chambre dont il leur interdisait de fermer la porte à clé.

Si les plus âgées arrivaient à le repousser, les plus jeunes et fragiles devaient ensuite endurer attouchements, viols et même actes de sodomie. Sans oser rien dire de peur de déplaire à leur entraineur, d’être renvoyées du centre et de compromettre ainsi leur carrière de tenniswoman dont elles rêvaient tant.

Toutefois, la plupart des faits étant prescrits, seuls les viols subis par Stéphanie Carrouget et Karine Pomares entre 1989 et 1990 étaient jugés à Lyon.

Régis de Camaret qui, tout au long des sept jours, s’était borné à nier les accusations, écoutait le réquisitoire impassible, la tête baissée. « Vous avez fait tant de mal à ces deux personnes et aux autres victimes, vous pourriez au moins les aider à se reconstruire plus vite », lui a lancé l’avocate générale, espérant d’hypothétiques aveux. En vain. « Je souhaite que dans la solitude de sa cellule, il entend enfin la souffrance de ses victimes », a-t-elle ajouté, réclamant dix à douze ans de prison.

La défense plaide le bénéfice du doute

« Vous n’êtes pas là pour réparer la souffrance des victimes », a lancé aux jurés Me Catherine Gambette, demandant l’acquittement de son client au bénéfice du doute, en l’absence de preuves matérielles et en raison de quelques incohérences dans les dépositions des victimes.

« C’est procès est biaisé », s’est écrié Me Emmanuel Daoud, l’autre avocat de la défense, pointant la forte médiatisation dont l’affaire fait l’objet. « Un procès pour l’exemple », en raison de son ampleur, a-t-il dénoncé, avant de faire valoir que son client aurait changé.

« Aucune agression sexuelle depuis 1993, rien », a-t-il pointé, dépeignant « un vieil homme au soir de sa vie », qui ne serait « plus dangereux ». « Il avait perdu totalement ses repères, était dépassé par les évènements », a estimé l’avocat pour qui les viols se résumaient à une « réaction inopportune de le part de (l’)entraineur » qui n’aurait pas fait « la différence entre une fille et une femme ».

Des arguments qui n’ont pas convaincu les jurés qui ont condamné Régis de Camaret à huit ans de réclusion criminelle et l’interdiction définitive d’exercer le métier d’entraineur. « C’est une bonne décision », a jugé Me Isabelle Colombani, l’avocate de Stéphanie Carrouget. « Elle reconnait sa culpabilité tout en tenant compte de l’ancienneté des faits », a-t-elle exposé, espérant « qu’il n’interjette pas appel » pour éviter aux victimes un nouveau procès éprouvant.

« La honte a changé de camp », s’est félicité Isabelle Demongeot, dont le livre de confidences Service volé publié en 2005 a déclenché l’affaire. « Ça a été un très long combat. Enfin, ce soir, il est en prison. »

Sur le même sujet :
- Viols au tennis-club : quel rôle a joué la Fédération ?
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Photo : © Michael Augustin

Publié le : vendredi 23 novembre 2012, par Michael Augustin

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