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Elle siégera à l’Assemblée constituante

Karima Souid : une Vénissiane élue en Tunisie

Dans quelques jours, à la fin de la semaine, Karima Souid s’envolera pour la Tunisie. Cette Vénissiane de 40 ans est l’une des 10 élus qui représenteront les Tunisiens de France à l’Assemblée constituante. Elle y défendra les couleurs du parti social-démocrate Ettakatol.

Née dans le quartier des Minguettes à Venissieux en banlieue lyonnaise, cette Franco-tunisienne est toujours restée proche du pays de ses origines. Directrice de projets dans une entreprise de tourisme d’affaires, elle navigue fréquemment entre les deux rives de la Méditerranée et a vécu 7 ans en Tunisie où se trouve encore toute la famille de sa mère.

Lorsque le printemps arabe éclate à Sidi Bouzid au centre du pays, c’est une page de l’histoire de son enfance qui se rouvre. Car c’est des Minguettes que sont parties en 1981 les révoltes de la jeunesse de l’immigration maghrébine et en 1983 la Marche des Beurs. Elle dit se reconnaître « dans cette colère légitime, la souffrance de tout un peuple ». Sur Facebook et par téléphone, elle se connecte à la révolution qui s’apprête à renverser le président ben Ali.

En février, elle adhère à Ettakatol, un parti classé progressiste. Outre la personnalité du fondateur du parti, l’ancien dissident Mustapha Ben Jâaffar, ce sont les valeurs défendues par le parti qui ont motivé son choix. « Ces valeurs sont les miennes », déclare celle qui fut la tête de liste dans la circonscription France sud. « Elles ne concernent pas seulement la liberté et la démocratie, mais également le travail, la dignité, l’égalité et le partage des richesses. »

Élue à l’Assemblée constituante, cette militante associative entend défendre un grand nombre de causes qui lui sont chères : les droits humains, l’égalité des chances, la séparation du champ politique et du champ religieux, l’égalité homme-femme, mais également le refus de la peine de mort, la sécurité intérieure, la lutte contre la corruption ou encore la création de contre-pouvoirs.

Élue en France, Karima Souid se fait naturellement la porte-parole des Tunisiens de l’étranger. L’un de ses chevaux de bataille : la bi-nationalité. Sous Ben Ali, un enfant ne pouvait obtenir la nationalité tunisienne que s’il était né d’un père tunisien. Inadmissible pour la nouvelle élue, qui compte se battre pour que ses compatriotes femmes puissent également transmettre leur nationalité. Autre revendication : mettre les services consulaires au services des Tunisiens de l’étranger. « Ils doivent fournir une assistance juridique et social à tous », réclame cette Vénissiane, qui pratique depuis 4 ans la boxe anglaise, pour son « équilibre mental ».

Ennahda en tête en Tunisie et en France

Troisième force du pays avec 21 des 217 sièges à l’Assemblée constituante, Ettakatol, n’est arrivé qu’en quatrième position dans la circonscription France sud, avec 7,48% des voix. « Ce score est en dessous de nos attentes. On espérait arriver deuxième », reconnaît Karima Souid.

Fondé en 1994 et reconnu en 2002 par l’ancien régime, Ettakatol est peu connu en France et même en Tunisie. Le parti n’a participé qu’une seule fois aux élections législatives, en 2009, remportant seulement 0,12% des voix. Un chiffre toutefois à relativiser puisque le parti de l’ex président Ben Ali avait alors raflé à lui tout seul 84,59% des suffrages. « Nous avons 30 ans de retard de notoriété sur Ennahda », le parti islamiste, grand vainqueur du scrutin du mois d’octobre, analyse la nouvelle élue.

Interdit sous Ben Ali, Ennahda a obtenu 41,5% des voix lors du scrutin du 20 au 23 octobre. Il a toutefois fait un peu moins bien dans la circonscription France sud, où il ne totalise que 30,86% des 55 424 suffrages exprimés et obtient 2 des 5 sièges en jeu. Dans le Grand Lyon, où 10 421 Tunisiens se sont rendus aux urnes, Ennahda recueille 36,46% des voix.

La nouvelle Assemblée constituante se réunira la première fois le 8 ou 9 novembre. Combien de temps s’écoulera avant que la nouvelle constitution ne soit adoptée ? Nul le sait encore. « Nous pensons qu’il faut 1 an », précise Karima Souid. D’autres partis prévoient le triple.

Photo : DR

Publié le : mercredi 2 novembre 2011, par Michael Augustin

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