Soulagement général à l’OL. Car les Gones, qui restaient sur une inqualifiable série en Ligue 1, de cinq points pris sur 24 possibles, se sont imposés hier soir contre Lille (2-1) de belle manière, et ont montré qu’ils avaient de l’orgueil. Bousculés par les supporters, la presse, le président de l’OL en personne, et même par leur propre coach, les joueurs rhodaniens ont prouvé qu’ils avaient des ressources mentales.
D’autant que leur adversaire du soir, le LOSC, est la meilleure équipe à l’extérieur du championnat, et qu’elle venait clairement pour faire un résultat à Gerland, dans le but et l’espoir de maintenir voire creuser l’avance que les joueurs de Rudy Garcia ont sur ceux de Rémi Garde (sept points avant la rencontre).
Encore une erreur de déconcentration
La première mi-temps fut presque parfaite. Dès la 12ème minute de jeu, une tête de Lacazette donnait l’avantage aux Gones, suite à une belle perçée de Dabo (1-0). Et à la récupération d’un ballon perdu par Balmont, Bastos puis Lacazette (encore) servaient Lisandro Lopez, qui inscrivait d’une frappe du droit son neuvième but en Ligue 1, et retrouvait un peu d’efficacité (2-0).
Dans cette rencontre jusque-là totalement maîtrisée par les Rhodaniens, Lille allait cependant revenir juste avant la mi-temps, avec une tête bien placée par Chedjou sur un corner de Pedretti (45’, 2-1). Les Lyonnais n’étaient pas au marquage, et montraient comme à Bordeaux (0-1), Nancy (0-2), Paris (4-4) ou Nicosie (0-1), des signes de déconcentration impardonnables. Ce but encaissé juste avant de rentrer aux vestiaires, annonçait une deuxième mi-temps complètement folle.
Lyon a tenu bon
Lille, conscient qu’une défaite à Gerland était une très mauvaise opération, aussi bien au classement que dans les têtes (Lyon et Lille sont adversaires directs pour le podium), allait tout donner durant la seconde période pour revenir. Béria faisait trembler les Gones, sur un nouveau corner de Pedretti (47’), mais Lloris sauvait les meubles.
Peu après, l’OL était tout proche de prendre le large lorsque Bastos envoyait un missile sur la transversale de Landreau (57’) ; une situation inversée sept minutes plus tard, alors que De Melo coupait de la tête un centre de Digne... sur la transversale de Lloris.
Au fur et à mesure que le temps de jeu s’écoulait, le match se tendait entre les 22 acteurs, et Lovren était logiquement expulsé par M. Ennjimi après deux cartons jaunes, le premier pour une contestation qui, bien qu’inutile, sembla légitime ; le second pour une faute sur un joueur lillois. Résultat : les Gones se retrouvaient en infériorité numérique lors des vingt dernières minutes. C’était alors un véritable raz-de-marée nordiste, qui déferlait sur la moitié de terrain rhodanienne par vagues successives.
Tulio de Melo, servi parfaitement par Bruno, ne cadrait pas sa reprise du droit alors qu’il était pourtant en position favorable (79’). Deux minutes après, Bruno, de nouveau, était ceinturé dans la surface de réparation par Dabo, mais l’arbitre ne sifflait rien. Ultime tentative des Dogues : l’ancien Stéphanois Payet expédiait une lourde frappe que Lloris déviait de belle manière hors de ses cages (83’).
Lyon reprenait alors le jeu à son compte en fin de rencontre et parvenait à contenir les dernières offensives nordistes, pour sauver une victoire qui fait du bien au moral et au classement. Lille, toujours troisième du championnat, reste néanmoins devant les Gones, mais ne compte plus que quatre points d’avance. Enseignement de la soirée : le podium est encore accessible aux hommes de Rémi Garde.
Un derby sous grande pression
Prochain défi, et de taille : les Lyonnais se rendront samedi prochain (21h) à Geoffroy-Guichard pour un derby qui, pour la première fois depuis bien longtemps, revêtira un réel enjeu national. Saint-Étienne, quatrième et en pleine bourre (en témoigne sa nouvelle victoire, samedi, à Valenciennes (2-1)), compte en effet trois points d’avance sur son rival lyonnais. Une nouvelle victoire de l’OL la semaine prochaine dans le derby signerait à coup sûr un retour en force au premier plan en Ligue 1. Battre son rival chez lui, lui repasser devant en Ligue 1 et se rapprocher un peu plus encore du podium : voilà donc une occasion en or que les Gones ne devront pas laisser passer, s’ils veulent continuer à y croire.
