« La 4G c’est un peu comme le passage du noir et blanc à la couleur », s’est enthousiasmé Stéphane Roussel, le PDG de l’opérateur au carré rouge. Avec un débit théorique entre 100 et 150 mégabits en réception et quelque 20 mégabits en émission, la 4G ouvre la porte à de nombreuses nouvelles applications.
« Télécharger un fichier de 10 mégas prenait 16 secondes avec la 3G normale, cela ne devrait plus prendre que 2 secondes avec la 4G » explique Pierre-Alain Allemand, le responsable du réseau de SFR. La vidéo en streaming s’affiche ainsi de manière parfaitement fluide même en HD, les jeux en ligne fonctionnent sans temps de latence et le stockage de fichiers volumineux sur le cloud devient possible.
Encore faut-il disposer d’un téléphone compatible. SFR en propose trois : le Samsung Galaxy SIII 4G, le HTC One XL et le Motorola Razr HD, ainsi qu’une tablette (Samsung Galaxy Note 10.1 4G) et une clé dédiée. L’opérateur prévoit d’en vendre « des dizaines de milliers à Noël ». L’iPhone 5 d’Apple n’est en revanche pas encore compatible avec les fréquences utilisées en France.
La France pas en avance
La 4G arrive dans l’Hexagone deux ans après les pays pionniers : États-Unis et Corée du Sud, où le nombre d’abonnées se compte en dizaines de millions. En France, Orange offre certes son nouveau service déjà à Marseille, Lyon, Lille et Nantes, mais seulement pour ses clients entreprises avec une seule offre pour tablette.
Seul opérateur à ce jour à disposer d’une offre 4G grand public, SFR propose des forfaits entre 49,99 euros par mois pour 2 Go de consommation Internet et 89,99 euros (6 Go), téléphone compris. Le forfait data (tablette ou clé 4G) coûte 37 euros par mois.
Lyon « ouvert aux nouvelles technologies »
Si SFR commence son déploiement dans la capitale des Gones, ce n’est pas un hasard. « Les élus sont très ouverts aux nouvelles technologies à Lyon », explique Alexandre Wauquiez, directeur marketing et réseaux de l’opérateur. Contrairement à Paris, où les discussions avec la mairie ne se sont débloquées que mi-septembre. De plus, Lyon qui abrite le centre de supervision de SFR, est l’une des place fortes de l’opérateur. Au total, SFR emploie quelque 600 salariés entre Rhône et Saône.
Une centaine d’antennes ont été déployées dans la ville, permettant à 380 bêta-testeurs d’expérimenter le nouveau service depuis juillet. Le lancement, initialement prévu début 2013, a même été avancé d’un bon mois.
Si SFR compte ouvrir Montpellier le 18 décembre et Lille, Marseille, Strasbourg et Toulouse en 2013, Orange couvrira déjà 10 villes d’ici avril prochain et aura lancé son offre grand public dès février. Quant à Bouygues, qui mène depuis juin une expérimentation à Lyon avec quelques centaines d’utilisateurs, le déploiement devrait commencer en début d’année prochaine. En revanche, c’est silence radio du côté de Free Mobile.
Contrer les low-cost
Le lancement de la 4G est aussi l’occasion pour les trois opérateurs historiques de faire un pied de nez au petit nouveau. L’offre Free à 19,99 euros leur ayant coûté des clients tout en malmenant leurs marges, ils espèrent se refaire une santé grâce aux offres haut de gamme.