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Cinéma

La grotte des rêves perdus

En 1994, trois spéléologues découvrent, ébahis, une caverne remplies de peintures rupestres en Ardèche. Exécutées il y a plus de 30 000 ans, ces œuvres d’art ont aussitôt été préservées par une interdiction de pénétrer dans la grotte sauf pour les recherches scientifiques. Jusqu’à ce que le réalisateur allemand Werner Herzog obtienne le droit de tourner un documentaire dans la grotte Chauvet.

Qu’il est déroutant d’imaginer les plus anciennes peintures rupestres connues filmées par la technologie la plus récente, la caméra 3D. Voilà pourtant le pari de Werner Herzog. Qualifié tour à tour de génie ou de fou furieux pendant toute sa longue carrière, l’homme qui eu Klaus Kinski pour muse montre ici une autre facette de sa personnalité : sa fascination pour l’art préhistorique. Un amour qui remonte à ses 12 ans, de son propre aveu, lorsqu’il a découvert les peintures de la grotte de Lascaux dans un livre.

Et quoi de mieux qu’un film en relief pour nous faire partager son émotion ? Grâce à la 3D, chaque aspérité de la roche, chaque goutte d’eau apparaît bien réelle, il suffirait de tendre la main pour toucher ces peintures magnifiques. Des peintures qui donnent l’impression d’avoir été réalisées hier, que le pigment n’est pas encore sec, en raison de l’humidité des murs. Cette impression de fraicheur explique en partie pourquoi les premiers scientifiques qui sont entrés dans la grotte Chauvet ont d’abord cru à un canular. Ces œuvres, presque deux fois plus anciennes que celles de Lascaux, ont remis en cause beaucoup de théories sur l’histoire de l’art.

Ces scientifiques et l’équipe de tournage sont d’ailleurs, parfois involontairement, les véritables héros du métrage. Les conditions de tournage et l’étroitesse des lieux ont forcé Werner Herzog et son équipe à rentrer dans le cadre. La passion du réalisateur n’en devient que plus criante. Ses yeux hurlent toute l’émotion qu’il éprouve à se retrouver face aux fresques.

La musique, poignante, se mut en battements de cœur, ces battements que selon un des archéologues, on peut entendre dans sa tête lorsque le silence s’installe dans la grotte. Dans ces moments, la communion se fait entre le spectateur et le personnage à l’écran. Entre les peintures et les visages de ceux qui les contemplent, la narration devient presque superflue. L’image suffit à elle-même.

- Long-métrage franco-allemand
- Réalisé par Werner Herzog
- Avec Werner Herzog, Dominique Baffier, Jean Clottes
- Durée : 1h30
- Sortie : 31 août

Photos : Metropolitan Film Export

Publié le : mercredi 31 août 2011, par Eve Renaudin

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1 commentaire pour cet article


  • La grotte des rêves perdus 18 septembre 2011 à17:25, par Jefff

    La Grotte des rêves perdus

    Dans « La Grotte des rêves perdus », Werner Herzog nous présente quelque unes des 420 figures qui furent découvertes, le 18 décembre 1994, par Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel et Christian Hillaire à Chauvet en Ardèche. Interdite au public, pour éviter les déboires de Lascaux, le site recèle le plus ancien ensemble de peintures pariétales (35 000 ans avant notre ère).

    Il émane de ces rhinocéros, lions et bisons, …, figurés sur les parois, une saisissante beauté brute, une force jaillissante. L’utilisation du modelé de la roche et des contours de la pierre leur donne vie. Mais ce qui rend encore plus magistrale ici la représentation de ce bestiaire, c’est l’étonnante fraicheur du trait. Le recours à la technique de l’estompe et les effets de perspectives permettent une grande expressivité et une prodigieuse qualité narrative.

    On pressent tout ce que l’émergence de cet art monumental a dû marquer de tournant dans la représentation du monde que se faisait ces hommes. Il y a probablement là le signe d’une invention majeure dans leur culture.

    Le film s’attarde sur le panneau des Chevaux. Cette fresque, la plus magistrale du site, couvre sur plus de 6 mètres carrés une paroi sur laquelle ont été représentés des aurochs, des rhinocéros estompés et quatre majestueuses têtes de chevaux.

    Le film nous guide dans cette traversée dans le temps à l’aide de nombreuses interviews de scientifiques qui balisent de leurs commentaires utiles la visite. Mais Werner Herzog ne s’en remet pas à la seule science pour nous décrypter le sens profond du site. Le réalisateur ne manque pas d’ailleurs de relativiser sa portée en soulignant les piètres capacités de lanceur de javelot d’un spécialiste, le discours précieux de la conservatrice ou les dangers que représente pour l’écosystème local la centrale nucléaire de Cruas-Meysse toute proche.

    Ce beau documentaire nous invite à ressentir ce que les premiers vivants de notre espèce, les homos sapiens, ont pu éprouver et ont voulu exprimer. Mais cette quête semble veine car l’imaginaire de ces hommes préhistoriques nous apparait sans que nous puissions jamais répondre aux questions qu’elle appelle.

    C’est donc finalement à une sorte de rêverie chamanique que nous incite ce film, à un songe à travers les cavités, une espèce d’hymne à la création dont est singulièrement capable l’espèce humaine.

    La Grotte des rêves perdus
    Réalisé par Werner Herzog
    Avec Werner Herzog, Dominique Baffier, Jean Clottes
    Long-métrage français, américain, britannique, canadien, allemand
    Genre : Documentaire, Historique
    Durée : 01h30 min
    Année de production : 2010

    http://www.jeanboye.fr/index.php?option=com_zoo&view=category&Itemid=57

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