La sanction est tombée lundi. Le maire de Villeurbanne a retiré les délégations de Béatrice Vessiller, Jean-Claude Ray et du conseiller délégué Vincent Morland. Une ultime négociation n’a rien donné. Le PS avait proposé aux Verts un accord de retrait mutuel pour les cantonales de 2011. « Un accord inacceptable », s’écrie Béatrice Vessiller. Le rapport de force politique à Villeurbanne aurait en effet largement joué en faveur du PS, qui détient les 3 cantons de la ville.
C’est précisément un duel entre candidats de gauche qui avait mis le feu aux poudres. Béatrice Vessiller avait affronté le candidat PS Richard Llung au second tour d’une cantonale partielle d’une importance spécialement faible, le siège étant à nouveau en jeu en mars prochain. La victoire sur le fil de Llung (11 voix d’avance) n’y aura rien fait, les rancœurs socialistes sont décidément plus fortes que les accords municipaux conclus en 2008. « Une sanction proportionnelle à l’acte », juge néanmoins Richard Llung. Il estime que les Verts avaient craché dans la main qui les nourrit. « A Villeurbanne, on ne leur a pas donné des postes bidon comme dans d’autres villes », clame-t-il. Béatrice Vessiller affirme, elle, tomber des nues : « Il y a un mois, je n’aurais pas cru possible une telle issue. »
S’il y avait bien un accord entre PS et Verts aux dernières municipales, les deux formations n’en avait pas conclu pour les élections cantonales. Les instances nationales écologistes ont en effet limité les accords de retrait aux constellations présentant le « risque qu’un candidat de droite ou d’extrême droite soit élu », explique Béatrice Vessiller. Pas de retrait donc si 2 candidats de gauche s’affrontent.
« Nous n’avons jamais été déloyaux des accords municipaux », clame l’ancienne adjointe. Depuis, les deux ex-partenaires se renvoient mutuellement la responsabilité de la brouille. Déjà avant le deuxième tour, Richard Llung avait fustigé « ceux qui divisent », affirmant qu’il joue, lui « la carte du rassemblement de la gauche ». Pour Béatrice Vessiller c’est le PS « qui divise la gauche, qui exclut. La nouvelle majorité n’est pas celle que les Villeurbannais ont élu », fustige-t-elle. En promettant désormais une « critique un peu plus vive » au conseil municipal.
Pendant ce temps-là, l’UMP locale compte les points et se frotte les mains, à l’instar d’Emmanuelle Haziza, candidate suppléante lors des récentes élections qui trouve « incroyable ce qui se passe actuellement ». Pour elle « Jean-Paul Bret ne se comporte pas en maire démocrate mais en chef de clan sectaire qui empêche la démocratie de s’exprimer. »