Le Mouvement démocrate rhônalpin essaie tant bien que mal de se mettre en ordre de bataille. Jeudi au Club de la presse, Azouz Begag a présenté sa stratégie pour les élections, à défaut d’un programme. « Si on travaille la politique au Modem de la même façon que les autres partis, les gens n’auront aucun intérêt à voter pour nous », reconnaît la tête de liste. D’autant plus qu’il n’a « rien à redire » sur le bilan de Jean-Jack Queyranne, président socialiste sortant et ne trouve « aucun point de divergence » avec Philippe Meirieu, d’Europe Ecologie.
Le maître mot chez les orangistes est donc : « décalé ». Une campagne atypique pour toucher les gens qui ne votent plus. « Chez les jeunes, plus de 80% ne sont pas allés voter aux élections européennes car ils s’en fichent », s’indigne l’ancien ministre. Pour gagner leur confiance il promet d’être « le seul parti à mettre en place le non-cumul des mandats. » Les candidats MoDem en Rhône-Alpes s’engagent donc à ne conserver que leur mandat de conseiller régional. Anne-Sophie Condemine, conseillère sortante et par ailleurs adjointe au maire de Lyon appréciera.
« Ceux qui sont les plus éloignés de la politique sont souvent ceux qui sont aussi les plus éloignés de l’argent », souligne Eric Desbos, conseiller communautaire et l’un des lieutenants du candidat. Pour les inciter à voter MoDem, point de grande réunion en vue. « Les meetings sont remplis à 99% de militants qui sont déjà sur la même ligne que vous. Vous vous dites que vous êtes les plus forts mais vous n’aurez convaincu personne », poursuit Desbos. « Je vais aller chercher les gens là où ils sont », annonce de son côté l’ancien ministre. « Je ne veux pas leur demander de venir à mes meetings. Je vais aller dans les halls d’immeubles, dans les villages reculés. »
Ça tombe bien car le MoDem n’a pas trop le sou. « Nous allons faire campagne avec 3 à 400 000 euros », affirme Anne Pellet, la déléguée départementale du mouvement. Soit la moitié de ce que l’État rembourse aux partis ayant franchi la barre de 5%. Mais faute de trésorerie, c’est aux candidats éligibles d’avancer cette somme. Et c’est là où le serpent se mord la queue, car lesdits candidats ne sont pas encore choisis. Seules les têtes de liste sont connues. Voire même pas, ce qui est le cas dans l’Isère où Philippe de Longevialle, le président départemental et Morad Bachir-Cherif, son délégué départemental et conseiller sortant se tirent la bourre pour la première place.
Mardi, la députée européenne Marielle de Sarnez sera donc à Lyon, pour mettre un peu d’ordre dans tout ça. « Je viens pour écouter les uns et les autres et pour aider Azouz à boucler les choses », explique la députée européenne, qui dit se rendre à Lyon à la demande de l’ancien ministre. Et qui cherche à minimiser l’importance de sa visite : « C’est toujours compliqué de construire des listes. Je suis là pour ça », affirme-t-elle, avant de promettre « une liste de rassemblement où tout le monde se retrouve. » Qui devra être ficelée dans tous les cas avant la fin de la semaine prochaine. « La campagne est prête à démarrer », assure de son côté Anne Pellet. Manque plus que le top départ.