Si en France, le nombre de personnes tuées augmente, les accidents corporels et le nombre de blessés continuent à baisser en 2009. Dans le Rhône tout augmente. Ainsi, sur les neuf premiers mois de l’année, 56 personnes ont perdu la vie sur les routes du département, contre 41 l’année dernière, soit une hausse de 36,6% (ce chiffre ne prend pas en compte les quatre jeunes tués le 8 octobre à Saint-Fons). Mais contrairement à la tendance nationale, le nombre d’accidents augmente lui aussi, bien que moins vite : +4,3% soit 1538 accidents recensés. Pareil pour le nombre de blessés : 1861 cas enregistrés, soit 1,7% de plus qu’en 2008 sur la même période.
Les principales victimes sont les conducteurs de deux-roues. Ils représentent 24 des 56 personnes tuées, soit presque la moitié, alors que leur part dans les modes de transport n’est que de 1%. Sur ces 24 motards qui ont perdu la vie, 18, soit les trois-quarts, avaient moins de 30 ans. En cause, une vitesse excessive et la consommation d’alcool.
Sans surprise, Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur, a demandé aux préfets de renforcer les contrôles. Ce que la préfecture du Rhône s’apprête à faire. Elle dispose pour cela, en plus des 19 radars fixes installés dans le département, de 15 radars mobiles classiques et de 45 cinémomètres laser à interception.
Certains aménagements ont également été réalisés, dans le cadre de la mise en cohérence des limitations de vitesse. Citons, à ce propos l’abaissement de la limite autorisée dans le virage dit de la Femme morte, sur le périphérique au niveau de Vénissieux, qui est passée de 90 à 70km/h. Mise en place le 3 juillet dernier, cette nouvelle règlementation fait que le radar fixe, implanté, lui, depuis deux ans, tourne désormais à plein régime : 17000 infractions relevées en août, contre 1200 en mai, avant le changement.
Autre nouveauté, la préfecture souhaite désormais exploiter pleinement la possibilité de confisquer un véhicule, pris en flagrant délit de grand excès de vitesse, soit plus de 50 km/h au-delà de la limite autorisée. « Le principe est simple, le Monsieur repart à pied », explique le colonel Jean-Philippe Guerin, commandant du groupement de la gendarmerie du Rhône. Pas tant que ça, car la confiscation est un acte judiciaire, et doit donc être autorisé, au cas par cas, par un magistrat, joint par téléphone. Afin de pouvoir systématiser cette mesure, la préfecture a donc conclu un accord avec les deux procureurs de Lyon et Villefranche. « On ne peut pas continuer à ramasser des deux roues », clame Jean-Philippe Guerin, avant de tempérer : « On n’a pas souvent des cas de grand excès de vitesse. » Depuis le début de l’année, un seul véhicule a été confisqué dans le Rhône.