Le nouveau bâtiment administratif de 7 étages est fonctionnel, moderne et coloré : façade en cuivre pré-patiné, vaste hall d’entrée, couleurs vives et signalétique claire. Il permet de regrouper les services de la Direction de la citoyenneté, de l’immigration et de l’intégration (DCII) éclatés depuis plusieurs années sur 3 sites différents. Le service des étrangers, permis de conduire, cartes grises, naturalisations était installé auparavant quai Sarrail, celui des étudiants étrangers et demandeurs d’asile se trouvait rue des Cuirassiers et le service des titres d’identité avait comme adresse la rue Pierre Corneille.
D’une surface totale de 6000 m², la nouvelle bâtisse réserve 2500 m² à l’accueil des usagers, soit 2 fois plus qu’auparavant. Il offre 180 places assises, soit 60% de plus. « Avec ce déménagement nous voulons offrir de meilleures conditions d’accueil pour les 1500 usagers qui viennent chaque jour, mais aussi de meilleures dispositions pour le travail de nos agents », explique Michèle Denis, la directrice du service, citée par le Progrès (14/9).
Des files d’attente depuis minuit
La préfecture avait été pointée du doigt depuis plusieurs mois pour la gestion calamiteuse des demandes et notamment des titres de séjours. L’image était devenu coutumière : des étrangers s’entassant depuis minuit sur le trottoir du quai Sarrail, sans même être surs de pouvoir déposer leur demande, car la moindre pièce manquante, même oubliée dans la voiture garée devant, signifiait un retour à la case départ et de nouvelles heures d’attente. Les demandeurs seront désormais accueillis une demi-heure plus tôt, à 8h30 au lieu de 9h. Pas sûr que cela change grand chose et la préfecture a d’ores et déjà fait installer des barrières fixes devant le nouvel immeuble, censés canaliser les files d’attente. Quant à la rigidité du traitement des demandes, rien ne changera non plus. « Un dossier incomplet, c’est une perte de temps pour tout le monde, y compris les gens qui attendent derrière », justifie Michèle Denis.
Une attention portée à l’écologie
Le nouveau bâtiment comprend son lot des gestes pour le climat : isolation par l’extérieur, panneaux photovoltaïques en toiture, terrasses végétalisées. Le projet, dans les cartons depuis 1994, était long à voir le jour. Dans un premier temps, les services de l’État envisageait de réhabiliter l’ancienne caserne Molière, située auparavant à cet endroit-là. Ce n’est que 5 ans plus tard que le principe de démolition-reconstruction a été retenu. Les travaux ont finalement pu débuter en 2009 et ont duré 2 ans.
L’ancienne caserne Molière, construite en 1891, hébergeait dans un premier temps les 96 gardiens de la paix et les sous-officiers de la cavalerie chargés de la protection de la nouvelle préfecture, inaugurée l’année précédente. La cavalerie est supprimée en 1916 et la bâtisse perd en 1945 sa fonction de caserne, mais continue à héberger des services annexes de la police nationale. Puis, la préfecture récupère petit à petit l’usage de l’immeuble. Quant au bâtiment du quai Sarrail, propriété de l’Etat, qui abritait la DCII depuis 1988, il sera mis en vente.
La DCII en chiffres :
30 000 titres de séjour (dont 9500 cartes de séjour étudiants)
53 000 permis de conduire
108 000 cartes grises
93 800 passeports
143 500 cartes d’identité
1700 demandes d’asile traitées
3400 décrets de naturalisation remis
la DCII emploie 200 agents.