Végétarien, végétalien, vegan, on se mélange un peu les pinceaux dans les appellations. Le végétarien boude seulement la viande et le poisson, tandis que le végétalien récuse également les œufs, produits laitiers... Encore plus radical, le veganisme s’élève contre toute forme d’exploitation animale notamment en ce qui concerne l’habillement ou encore les tests de cosmétiques sur les animaux.
Pas touche aux animaux
« Ma motivation première concerne la souffrance animale et leurs conditions de vie et de mort », souligne Catherine. « Ce sont des êtres sensibles et les chiffres sont énormes. » Un milliard d’animaux sont tués par an en France, selon elle, et 90% des animaux sont abattus de manière industrielle. « En plus, tous ces aliments ne sont pas obligatoires pour survivre », martèle la jeune femme.
« Être végétalien n’est pas mauvais pour la santé, à condition de manger varié et équilibré. Toutes les vitamines se retrouvent dans l’alimentation végétalienne », assure Catherine, ajoutant que « le corps humain ne doit pas consommer plus de 15% de protéines par jour. » Des protéines qu’elle trouve, entre autres, dans le tofu, les lentilles ou encore les bananes. Pour le calcium, même son de cloche, il y a des substituts au lait comme le soja, les fruits secs ou les oranges.
Ne pas manger de chair animale, facile à comprendre. Mais pourquoi ne pas manger d’œufs et de produits laitiers ? Dans les deux cas, les animaux souffriraient. « Au départ, il y a 50% de mâles et 50% de femelles parmi les poussins, mais les mâles sont broyés vivants parce qu’ils ne sont d’aucune utilité pour les œufs », déplore la jeune femme. Et pour le lait ? « Pour qu’une vache ait du lait, il faut qu’elle soit en gestation. Chaque année, elles subissent des inséminations artificielles. A sa naissance, le veau est séparé de sa mère puis abattu. Même chose pour la mère, lorsqu’elle devient trop vieille, elle est tuée », explique Catherine.
Pas facile pourtant d’être végétalien à Lyon, surtout lorsque l’on veut se faire un restaurant entre amis. « J’essaie d’éviter au max mais on ne peut pas être 100 % végan en France. On est parfois obligé de faire quelques entorses : manger des œufs ou du fromage », confie Catherine. Mais « les contraintes contrebalancent les convictions ».
Ce qui est sûr c’est que Catherine ne supporte plus voir les végétaliens qualifiés de « bouffeurs de carottes », ajoutant que « l’on peut manger bien et bon » tout en étant végétalien. « Végétalien n’est pas égal fada ».
Du militantisme pour sauver le monde
Lors de la création de l’association Respect Animal, à Lyon, en 2010, Catherine est l’une des premières à la rejoindre. L’organisation ne compte qu’une dizaine de membres, végétariens ou végétaliens. Leur cheval de bataille : la vivisection et le végétarisme. Fidèles à leur cause, ils ont quasiment tous une alimentation éthique en adéquation avec ce qu’ils défendent. Leurs actions : le tractage, les stands d’information et aussi la veggie pride, une manifestation qui a lieu tous les ans au printemps, offrant une visibilité aux personnes qui refusent l’exploitation animale.
Et si l’on devenait tous végétaliens ? « On pourrait vaincre la faim dans le monde », assure Catherine. « On utilise 10 fois plus d’eau pour 1 kilo de bœuf que pour 1 kilo de blé et il faut 10 kilos de végétaux pour produire 1 kilo de viande », calcule la végétalienne. Et sauver le monde du réchauffement climatique ? Le végétalisme y contribuerait. Pour preuve, Catherine cite un rapport de la FAO (l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) montrant que l’élevage bovin produit davantage de gaz à effets de serre que l’ensemble des véhicules.
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Vive Le Roy !