« Tout le monde n’est pas d’accord sur tous les points », a reconnu le maire de Lyon. Un euphémisme. Les acteurs de la nuit, patrons de restaurants et boîtes de nuit refusent tout simplement de signer la nouvelle charte. Ils s’estiment exclus de la négociation et du suivi. « C’est un jeu de dupes », s’écrie Laurent Duc, président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière. « On ne fait que rajouter des obligations sans contrepartie ». En échange des contraintes, les professionnels veulent faire partie du comité de suivi, qui délivre des autorisations d’ouverture nocturne. « On ne peut pas être juge et partie », leur a répondu Gérard Collomb.
La nouvelle charte prend le relais d’un premier document, signé en 2006, et appliqué aux seuls 1er, 5ème et 9ème arrondissements. La nouvelle mouture, qui fait suite à un an de concertation avec les professionnels, associations, élus et services techniques, s’étendra à tout Lyon. « Nous devons trouver un équilibre entre ceux qui veulent pleinement vivre la ville et ceux qui veulent la vivre en dormant », a souligné Gérard Collomb. « Nous avons fait des propositions concrètes mais la Ville ne nous a même pas répondu », se plaignent les associations de professionnels. « On a l’impression d’avoir travaillé un an pour rien. » « Nous appelons nos adhérents à ne pas signer la charte », ajoute Dominique Lafoy, président de Sauvez la nuit, une association qui regroupe 70 établissements.
L’ex patron du Q Boat avait proposé il y a quelques années de réserver aux établissements de nuit un endroit à la Confluence, à l’écart des habitations. Une idée jugée alors « intéressante » par la Ville, selon Dominique Lafoy, mais qui a fait long feu.
La nouvelle charte devra entrer en vigueur le 20 juin. « Ça tombe bien, c’est mon anniversaire ! », s’est exclamé Gérard Collomb. « Avec Jean-François Carenco, on fera une tournée des bars. » Sera-t-il bien accueilli ? « Moi ? toujours », a répondu le maire.