Un squat à Vénissieux détruit par le feu
Un entrepôt désaffecté, au 24 avenue de la République à Vénissieux, a pris feu mercredi soir vers 18h30. Les locaux étaient occupés « depuis dix mois par des personnes d’Europe de l’Est », raconte Michèle Picard, maire de Vénissieux. Elle se dit « soulagée qu’il n’y ait eu aucune victime ».
Elisabeth Gagenur, bénévole de l’association Classes, était présente mercredi soir au moment où l’incendie s’est déclaré. « J’étais venue leur dire que lundi l’école reprend. » Puis les évènements se sont précipités. « En moins de trois minutes tout le monde était dehors, j’ai appelé les pompiers, tandis qu’ils sortaient les sacs déjà emballés en prévision de l’expulsion », se souvient-elle. « Mais tous les papiers, l’argent et les vêtements qui n’étaient pas dans des sacs sont restés à l’intérieur et ont brûlé. »
63 personnes étaient présentes lors de l’incendie, dont une trentaine de mineurs, parmi lesquels 9 enfants de moins de 6 ans. Aux alentours de 21h, le maire de Vénissieux et le préfet Jean-François Carenco, ont décidé de les reloger dans un gymnase de la ville pour 48 heures. Un bus TCL a été mis à leur disposition, tandis que la cuisine centrale municipale et le Secours populaire fournissent les repas et de l’eau.
Pour l’heure, on ignore ce que se passera une fois les 48 heures écoulées, Mairie et Préfecture se renvoyant la patate chaude. La Préfecture déclare vouloir tout d’abord « examiner leur situation administrative ». Une mission qui risque de s’avérer compliquée puisque nombre de papiers d’identité ont brulé dans l’incendie. Pas de confirmation non plus quant au relogement à l’hôtel des enfants de moins de 10 ans avec leur mère. Une règle pourtant générale, annoncée par le préfet à l’issue de la trêve hivernale.
La situation des Roms était de tout façon précaire, un jugement obtenu par le propriétaire des lieux les rendait expulsables à partir du 15 mai. Quant à l’incendie, aucune piste n’est privilégiée pour l’instant, des recherches sont en cours.
Alors que le drame a été évité, Michèle Picard, réclame une table ronde au niveau départemental, demandant à l’État de « prendre ses responsabilités face à ce peuple que l’on stigmatise et laisse vivre dans des conditions qui ne sont pas dignes du XXIème siècle. »
Publié le : vendredi 6 mai 2011, par