Manifestation de soutien aux Syriens

Free Syria Lyon : « Al-Assad ne peut pas étouffer la liberté »

Alors que l’Union européenne accroît la pression, et que le conflit syrien s’étend désormais au Liban, une mobilisation de Free Syria Lyon s’est déroulée samedi à la Croix-Rousse.

Musiques, danses sous les drapeaux syriens ou vente de pâtisseries confectionnées par des Syriennes de Lyon… La Syrie s’affichait place de la Croix-Rousse. Le but : informer l’occident des massacres perpétrés par le régime de Damas.

« Bachar al-Assad demande délai après délai pour rester au pouvoir », enrage Bassar Al-Atrach, président de Free Syria Lyon. « Il croit qu’il peut tuer et torturer. Mais il ne peut pas étouffer les droits de la liberté ». Pour Bassem Al-Atrach, « cette guerre dure encore car l’Iran est derrière avec le Hezbollah, la Russie leur vend des armes et la Chine joue un rôle trouble ».

Achraf Benyaha, un jeune tunisien avec son chèche blanc et rouge autour du coup, revient de sa Tunisie natal où il a assisté à la révolution. Pour lui, l’espoir réside dans le positionnement futur de la Russie. « Si Poutine lâche Bachar al-Assad, il devra partir ». La Russie a en effet récemment bloqué deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la répression du régime de Damas. Les yeux encore brillants, il raconte : « c’est aussi plus compliqué en Syrie qu’en Tunisie car il y a beaucoup de confessions religieuses différentes. »

Fondée en mai 2011 en réaction aux exactions contre les rebelles commises par le régime en place , l’association humanitaire Free Syria est passée de 3 à 460 adhérents. Une trentaine de Syriens, mais aussi des Français solidaires et des magrébins, « essentiellement tunisiens et libyens, car ils ont vécu la même chose que nous », explique Bassem Al-Atrach.

Parmi les faits d’armes de l’association, l’aide au retour de la journaliste française Edith Bouvier, blessée le 22 février lors d’un bombardement dans lequel ont péri la journaliste du Sunday Times Marie Colvin et le photographe français Rémi Ochlik. « 13 soldats ont été mobilisés pour la ramener », raconte Bassem Al Atrach. « C’était un risque énorme car l’armée syrienne ne laisse pas les gens sortir ».

Depuis Lyon, via sa page Facebook, Free Syria demeure en contact perpétuel avec des membres du comité de coordination de la révolution, répartis dans les différentes villes assiégées. Une manière de tenir informés les occidentaux sur la violence du régime en place. Selon l’ONU, depuis le 15 mars 2011, date du début de la contestation, plus de 12 000 personnes ont été tuées par les forces gouvernementales, 14 000 personnes incarcérées et systématiquement torturées et 12 500 personnes sont réfugiées dans les pays limitrophes.

Les prochaines journées de solidarité auront lieux le 19 mai place Saint Jean et le 2 juin place du Maréchal Lyautey.

Publié le : mardi 15 mai 2012, par Bruno Poncet