Mouvement social
S’ils n’ont pas les mêmes chiffres, syndicats et préfecture sont au moins d’accord sur le fait que la mobilisation a connu une nouvelle hausse. Les organisateurs ont compté 45 000 manifestants, soit 9000 de plus que le 23 septembre, la police 18 500 (contre 18 000). Nouveauté, la présence massive d’étudiants et de lycéens. Ils étaient 1500 selon la préfecture, soit près de 10% du cortège. Le point de départ d’un conflit dur ?
Parti peu avant 11h, le cortège a mis 3 bonnes heures pour traverser Lyon de la place Ambroise Courtois à Bellecour. Un cortège qui ne cesse de grossir de manifestation en manifestation. Pour la première fois, toutes les générations étaient représentées. Plusieurs centaines de lycéens, venus principalement des lycées Colbert (8ème), Martinière-Duchère (9ème), Martinière-Montplaisir (8ème), Saint-Exupéry (4ème), ou encore Parc Chabrières à Oullins.
« Jeunes, actifs et retraités, c’est ensemble qu’il faut lutter », pouvait-on entendre dans le cortège. « Les jeunes se rendent compte de leur avenir. Du fait qu’ils n’auront pas un boulot correct avant 30 ans », explique Judicaël, lycéen en première à Oullins. Pour eux, les retraites ne sont néanmoins qu’un sujet parmi d’autres. « On est aussi là pour la réforme des lycées de l’année dernière », souligne ce responsable local de l’Union nationale lycéenne (UNL). « Nous sommes 35 dans une classe, des options ont été supprimées », pointe Kevin, un autre responsable du syndicat lycéen. « Et le nombre de profs va encore diminuer. » Ils ne comptent pas en rester là et prévoient d’ores et déjà de bloquer des établissements.
Les syndicats souhaitent, eux aussi, durcir le mouvement. « Il y aura des assemblées générales dans les entreprises », annonce Pierre Coquan, secrétaire départemental de la CGT. « Des arrêts de travail vont se multiplier. Il y a un grand mécontentement chez les salariés, pas uniquement à cause des retraites mais aussi des conditions de travail, des salaires. » « Nous sommes à un tournant aujourd’hui », renchérit Sébastien Gillet, secrétaire régional du syndicat Sud Rail, qui clame que « l’inflexibilité du gouvernement appelle une réaction à la hauteur ». « La loi va modifier le contrat social, avec des conséquences dramatiques. Elle va créer de vieux chômeurs, tandis que les jeunes ne trouveront plus de travail avant 30 ans. » Lui aussi voit des débrayages se multiplier : « la grève reconductible est une nouvelle étape importante », assure-t-il. Les secteurs les plus touchés d’après lui : la SNCF, les ports, les raffineries et l’aérien.
Une centaine de cheminots réunis à Perrache mardi matin ont voté à la quasi-unanimité (1 voix contre, 2 abstentions) la reconduction de la grève jusqu’à mercredi. La situation restera globalement identique à celle de mardi avec 1 TGV sur 3 et 1 TER sur 2.
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Publié le : mercredi 13 octobre 2010, par