Il apparaît difficile de retenir autre chose que les trois points, côté lyonnais. Car si le résultat est là, enfin, cette fois c’est la manière qui n’a pas été au rendez-vous. « On a joué de longs ballons en profondeur en négligeant le jeu au sol » analysait Aly Cissokho, assez justement, à la fin du match. Des sorties de ballon difficile, une construction hachée, un collectif en rodage… De quoi mettre en doute l’intérêt des matchs de préparation, qui ont semble-t-il davantage favorisés les blessures que mis en place un réel bloc équipe.
Toujours est-il qu’après deux matchs et un petit point pris à domicile contre Monaco (0-0), Lyon devait passer à la vitesse supérieure, et c’est ce qu’il a fait… par intermittence. L’inédit côté gauche Cissokho/Pjanic montrait de belles combinaisons, mais Elana, le gardien breton, n’était pas inquiété par les deux pointes Briand et Gomis. Ce dernier, très en jambe, tentait sa chance de 35 mètres, mais le ballon passait à côté. Le match se jouait sur un faux rythme entre des Lyonnais faisant tourner le cuir et des Bretons bien décidés à ne se découvrir qu’en contres. Une tactique pas loin de payer avec une frappe de Poyet non cadrée au quart d’heure de jeu, et une grosse occasion une minute plus tard.
Lloris sauve les Gones, Makoun délivre Gerland
A l’entrée de la surface de réparation, Larsen Touré, l’attaquant brestois, plaçait une frappe magnifique que Lloris s’en allait claquer sous la transversale (16’). Comme contre Monaco, le gardien lyonnais se montrait décisif, et impeccable sur le corner suivant en boxant le ballon. Trois minutes après l’exploit de son gardien, la machine olympienne se mettait en route et activait le mode collectif. Gomis décrochait et servait Delgado sur son côté droit : l’Argentin centrait pour Briand qui remisait instantanément de la tête sur Makoun, lequel taclait le ballon dans les filets ! Une action collective de grand intérêt qui ouvrait à l’OL les portes de la première victoire de la saison.
Les Bretons reculaient petit à petit et rendaient les Lyonnais confiants. Trop confiants même : Delgado perdait un ballon important que Touré, seul face aux buts, ne cadrait pas. L’Argentin cherchait à se rattraper de son erreur et obligeait Elana à faire une belle manchette (35’). Les Bretons Licka et Grougi faisaient quelques misères à Gassama, très mal en point sur son côté droit, mais c’est de l’autre côté, à gauche, qu’il y avait de l’action : Cissokho demandait à sortir, souffrant visiblement d’une pointe derrière la cuisse. « C’est au moins une élongation » commentait un Puel pour le moins agacé par les récentes blessures qui atteignent son effectif (Lisandro, Delgado, Bastos, Ederson, Cris, Lacazette…).
La défense de nouveau mise à mal
Cléber Anderson, Boumsong, Bodmer et Clerc partis, Cris blessé la semaine dernière, Réveillère suspendu, la poisse continue donc à s’abattre sur l’arrière-garde lyonnaise avec la blessure d’Aly Cissokho. L’intéressé est cependant moins alarmiste que son coach : « Cela m’est déjà arrivé l’an dernier, j’ai pu revenir au bout de trois jours. Je vais bien me reposer et je serai là pour le prochain match ». Ce serait évidemment une bonne nouvelle, même si le joueur ne semble pas dans son assiette depuis le début de la saison. L’ancien du FC Porto était remplacé à la mi-temps par Kolodziejczak, bien plus en jambe, et le 4-4-2 d’origine se transformait en 4-3-3 avec l‘apport de Källström en lieu et place de Pjanic.
Gassama, toujours en grande difficulté, perdait un ballon avec lequel Touré, de la tête, frappait la transversale de Lloris (50’). La chance était lyonnaise. Les Rhodaniens étaient incapables de retrouver un semblant de jeu après le retour des vestiaires, et c’est Brest qui acculait les Gones en défense. « On a manqué de maîtrise en début de deuxième période » analysait pour sa part le suédois Kim Källström.
Fort heureusement, les attaquants bretons faisaient preuve de beaucoup de déchet technique, annulant les occasions qu’ils se créaient précédemment. Gerland, déçu, commençait à siffler son équipe, incapable de prendre le meilleur sur le promu brestois, et Gassama dépassé, déconcentré, inappliqué subissait la logique sanction de Puel : le remplacement à l’heure de jeu par Clément Grenier. Les tacles se faisaient plus durs, les duels plus rudes en fin de match. Brest tentait d’égaliser par Kantari (75’), Grougi (78’) et Daf (83’), sans succès.
Delgado manquait de lucidité pour offrir un but tout fait à Kim Källström dans le temps additionnel. Pas très grave, l’OL l’emportait dans la douleur face à Brest mais pouvait souffler un bon coup, soulagé. « On est une équipe très jeune, on essaie de s’adapter », expliquait Maxime Gonalons. « Même s’il n’y a pas eu la manière, cela peut lancer notre saison ». Reste maintenant à confirmer ce bon résultat en allant faire quelque chose à Lorient, la semaine prochaine.
