A coup sûr, les mots prononcés par Claude Puel cette semaine en conférence de presse ont porté leurs fruits. Le coach, qui demandait du tempérament et du caractère à ses joueurs, a semble-t-il été entendu, comme en témoigne le scénario du match complètement fou entre l’OL et Montpellier : par deux fois, les Gones ont pris l’avantage et se sont fait rejoindre au score, avant de prendre une option définitive à l’entrée du temps additionnel. Un scénario dont on n’avait plus vraiment l’habitude du côté de Gerland.
L’OL sans Bastos, Pjanic, Gourcuff et Cris au coup d’envoi
La composition d’équipe de Claude Puel présentait une surprise majeure : Yoann Gourcuff prenait place sur le banc, toujours aux côtés de Cris, et laissait sa titularisation à Ederson. Le Brésilien, en l’absence de Bastos, prenait le couloir offensif gauche en profitant du 4-4-2 concocté par Puel. Pas d’innovation en défense, où Toulalan retrouvait Lovren dans l’axe. Bastos (en reprise) et Pjanic (suspendu) suivaient quant à eux le match des tribunes.
Un match d’entrée intense, avec des duels et un pressing constant autour du porteur du ballon : une agressivité dont la sortie sur blessure de Toulalan (9’) était le symbole. Il laissait sa place à Cris. Les deux équipes jouaient de façon assez libérée, et systématiquement vers l’avant. Hugo Lloris sauvait les siens d’une claquette magnifique sur une tête héraultaise suite à un coup franc tiré par Belhanda (8’). En guise de réponse, Gonalons trouvait les gants de Jourdren (12’) et Gomis, sur un centre parfait de Cissokho, manquait le but tout fait, seul à cinq mètres de la cage adverse (16’). Deux alertes chaudes côté lyonnais : la troisième incursion allait être la bonne.
Décalé côté gauche (système tactique oblige), Ederson repiquait dans l’axe et éliminait son vis-à-vis pour placer une frappe aussi soudaine que puissante, sous la barre (1-0, 22’) : Jourdren n’avait pas le poing assez ferme pour dévier le cuir. Immédiatement, et comme à Nice ou contre Rennes, les Gones se permettaient un relâchement collectif qui allait, une nouvelle fois, leur coûter cher : le meilleur buteur montpelliérain, Olivier Giroud, profitait d’errements défensifs pour s’emmener le ballon de la poitrine et tromper Lloris (1-1, 30’). Peu après, un une-deux subtil entre Lisandro et Gomis, associés en pointe, débouchait sur une frappe dangereuse mais non cadrée de l’ancien Stéphanois.
Montpellier rate le coche, Lisandro en profite
La fin de la première mi-temps était à l’avantage de Montpellier, plus en forme que les Gones. Ainsi, la frappe d’Estrada, sur un excellent travail de Belhanda, frôlait les cages d’Hugo Lloris (42’), et Dernis trouvait d’une demi-volée puissante la barre du gardien international (44’). Le match nul à la mi-temps était plutôt logique entre deux formations au jeu agréable et incisif. A la reprise, même scénario : Montpellier dominait les débats avec la possession de balle et s’offrait les plus belles occasions. Dernis, pas verni, trouvait de nouveau la barre de Lloris sur une frappe spontanée mal repoussée par la défense olympienne (49’), et Estrada, dans la foulée, obligeait Lloris à claquer un ballon qui s’envolait dans les filets (51’).
Et comme souvent dans le football, les occasions non concrétisées sont punies par un retour de l’adversaire. Contre le cours du jeu, Gomis servait Lisandro qui n’avait plus qu’à pousser le ballon dans les buts de Montpellier (2-1, 54’). Pas vraiment mérité, l’avantage pris par l’OL était dû à sa talentueuse et complémentaire doublette offensive Gomis-Lisandro, qui contrastait avec la prestation fade et sans intérêt de Jimmy Briand. Plus les minutes défilaient et plus l’ancien Rennais, aussi muet que maladroit, baissait en qualité. Cris restait au sol un bon moment, violemment et involontairement heurté par un genou au niveau des côtes ; il reprenait sa place, fort heureusement car l’éventail de changements possibles était pour le moins limité.
Montpellier, tenace, ne lâchait rien : Koita envoyait une frappe lourde que Lloris boxait en direction de Camara, lequel, absolument seul, se contentait d’ajuster l’ancien gardien niçois (2-2, 85’). Il était temps pour Claude Puel de faire entrer Yoann Gourcuff sur le terrain.
Gourcuff se libère face à la presse, et sur le terrain
Après s’être exprimé au Canal Football Club dimanche dernier, expliquant qu’il avait « peur de prendre des responsabilités à Lyon », Yoann Gourcuff s’est libéré de la meilleure des façons qu’il soit pour un joueur de football professionnel : en inscrivant le but de la victoire pour son équipe, dans les derniers instants. A peine le temps de voir un nouveau raté de Montpellier, une volée d’Olivier Giroud (89’), que le Breton, excellemment bien servi par une tête intelligente de Lisandro, fusillait Jourdren à bout portant (3-2, 90’). Gerland explosait, tout comme Claude Puel, que l’on sentait victime d’une tension particulièrement importante.
La fête aurait pu être gâchée si Camara, trouvé par Estrada, s’était appliqué sur son dernier tir, face à Lloris (94’). Mais il n’en fut rien. L’OL remportait ce succès difficile mais néanmoins important, d’autant plus que l’OM, à domicile, cartonnait Nice dans le même temps (4-2) et s’emparait de la tête de la Ligue 1. Une belle soirée donc, pour les deux Olympiques.
