2010 est l’année de tous les records. Ainsi, le 11 février dernier à 19h05 a été enregistré le plus fort pic de demande jamais atteint en France, avec 93 080 MW. Curieusement, en Rhône-Alpes, la pointe a également été constatée à 19h05, mais le lendemain. 11 483 MW avaient alors été consommés. Pour y faire face, RTE, filiale d’EDF chargée des lignes à haute tension, investit massivement dans la mise à niveau de son réseau. La société, qui exploite quelque 100 000 km de lignes, a investi en 2009 1 milliard d’euros (103 millions en Rhône-Alpes) pour moderniser son réseau et a budgétisé 1,1 milliards pour l’année en cours.
Cet argent sert à remplacer des infrastructures vétustes, et à sécuriser les lignes actuelles pour les rendre moins vulnérables aux intempéries. Entamés après la violente tempête de 1999, les travaux ont porté leurs fruits. Ainsi, le passage de la tempête Klaus l’année dernière a endommagé 4 fois moins de pylônes et 3 fois moins de postes électriques. Mais l’effort porte aussi sur les lignes aériennes. Ainsi 100 km de réseau ont été enterrés entre 2001 et 2009 en France. Dans l’agglomération lyonnaise, 2,5 km de lignes et 17 pylônes ont été démontés fin 2009 à Villeurbanne et Vaulx-en-Velin.
RTE prêt pour l’énergie éolienne
L’entreprise, filiale d’EDF à 100%, a mis en place un nouvel outil informatique pour gérer l’électricité générée par les quelque 2900 éoliennes installées en France. Soumise aux aléas météorologiques, cette production fluctue fortement. Pour faire face à ses variations, RTE s’est doté d’un outil nommé IPES (pour Insertion de la production éolienne et solaire), un logiciel alimenté toutes les 6 heures par Météo France, capable de prévoir la production de chaque ferme d’éoliennes sur le territoire français. « Le taux d’erreur n’est que de 5% », se félicite Pierre-Yves Prot, l’ingénieur en charge de l’outil. L’anticipation est importante car « l’électricité ne se stocke pas », explique Didier Zone, directeur régional de RTE. Il est donc crucial qu’à tout instant la production corresponde à la demande. Ainsi, quand le vent souffle beaucoup, d’autres sources d’électricité seront moins sollicitées.
La France à la traîne
Avec une capacité de 4495 MW produits grâce au vent, l’Hexagone, qui dispose pourtant du deuxième potentiel de vent en Europe, ne se place qu’en quatrième position sur le vieux continent, derrière l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne. L’objectif du Grenelle de l’environnement, de produire 10% d’électricité grâce au vent en 2020 (contre 1,5 % actuellement), nécessite alors de multiplier par 4 cette capacité, pour atteindre 19 000 MW.
Parmi les régions françaises, Rhône-Alpes ne fait pas la course en tête. Avec seulement 200 MW installés, la production rhônalpine se trouve loin derrière celle de la Bretagne ou du Nord/Picardie. Quant à l’énergie solaire, la France fait figure de nain sur la scène internationale. Sa capacité de 250 MW est à des années lumière des installations espagnoles (3,5 GW) et allemandes (7 GW).
