« On ne gagnera pas en 2012, uniquement sur le rejet de Sarkozy », clame Daniel Kaplan. Les chercheurs se sont ainsi attelé à mettre en place « un projet solide ». « Nous essayons de mettre en débat les idées pour amorcer la mobilisation des adhérents », poursuit-il. Bien conscient de l’importance et du poids des militants socialistes, les leaders du parti veulent resserrer le lien avec la base. « Rien ne remplace l’effort militant », déclare Michel Wieviorka.
Pour changer de civilisation, un titre plutôt fort. « Pour avoir un projet commun, il fallait penser globalement », explique Christian Paul, puis ensuite « segmenter les propositions ». La mondialisation, la finance, l’environnement : des questions discutées dans le livre « parce que ce sont les questions de notre civilisation », assure-t-il. Le PS, qui a d’ores et déjà exposé une trentaine de mesures témoins, décidera plus tard des priorités.
DSK dans tous les esprits
« Le parti est toujours très traumatisé par l’affaire DSK », reconnaît Vincent Michelot, un universitaire lyonnais, spécialiste de la politique américaine. « Il est vital que les évènements de ces jours-ci ne viennent pas casser notre dynamique », prévient Michel Wieviorka. L’ouvrage qui a été écrit avant que cette affaire n’éclate au grand jour, conserve toute sa pertinence selon ses auteurs. Le favori des sondages écarté, qui va porter ce projet durant la campagne ? Réponse unanime des intellectuels : « nous n’en sommes pas encore là. Cela se décidera pendant les primaires ».