« On n’a jamais eu autant de places d’hébergement d’urgence ouvertes que cette année », souligne Gilles May-Carle, responsable à la préfecture de l’hébergement d’urgence. L’État met actuellement 2700 lits à disposition dans le Rhône, dont 1000 dans des chambres d’hôtel. « La situation est plus tendue que les autres années », admet-il. Et assure : « J’ai sous le pied de quoi aller encore plus loin » que les 110 lits ouverts ce vendredi.
Il y a fort à parier qu’il en aura besoin. Le nombre de personnes que les services du 115 ont jusqu’alors dû refuser, faute de place, est estimé à entre 300 et 350. « Plus tous ceux qui se cachent, qu’on ne connaît pas », ajoute Gilberte Renard du Collectif Roms. « Il y a une cinquantaine d’enfants », précise-t-elle. « Il faut que les gymnases réquisitionnés restent ouverts toute la journée. C’est important pour les familles avec enfants. Et les personnes doivent pouvoir manger chaud à midi. »
Depuis l’expulsion du camp Paul-Bert, les Roms sont venus grossir les rangs des sans-abris. Gilles May-Carle estime à « plusieurs centaines » les « ressortissants de pays européens, nouvellement arrivés ». « Des personnes qui avaient au moins un toit, qui s’en sortaient par leurs propres moyens, ont été mises dehors », s’étrangle Jacques Strobel, animateur local de l’association ATD Quart-Monde.
Une cinquantaine de personnes ont manifesté vendredi après-midi devant la préfecture. Ils ont réclamé plus de places d’hébergement d’urgence mais aussi la tenue d’une table ronde réunissant l’État, la mairie et des associations pour trouver une solution pérenne au mal-logement en France. « 10% de l’argent investi pour le Grand stade suffit pour résoudre le problème définitivement », a glissé Etienne Tête (Verts).