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Football / Caen-Lyon : 3-2

Les Gones sont tombés en Normandie

Après Marseille, c’est Lyon qui est tombé dans le piège des redoutables Caennais, battu 3-2 à Michel d‘Ornano. Emmenés par un El Arabi de feu, les Normands ont profité d’une très faible défense rhodanienne et de tristes coup du sort (blessures, expulsion) pour prendre le dessus. Avec un point en deux journées de championnat, les Lyonnais vont devoir rapidement se remettre de cette défaite et montrer autre chose la semaine prochaine, contre Brest.

Des dents vont commencer à grincer du côté de Lyon. Car si le bilan (1 point) est pour l’heure meilleur que ses principaux rivaux (Marseille et Bordeaux, 0 points), il est pour autant très loin d’être suffisant pour un candidat au titre. Symbole d’un match pénible pour la défense olympienne, El Arabi profitait d’une mauvaise passe de Toulalan et d’un manque d’agressivité de Makoun pour ouvrir le score dès la première minute de jeu (1-0). Le franco-marocain, déjà buteur la semaine passée à Marseille, récidivait cette fois en lobant Lloris sur une passe de Yatabaré.

Fidèle à ses principes, qui veut que l’équipe lyonnaise réagisse davantage qu’elle n’agisse, Gomis égalisait au terme d’une magnifique action collective. Pjanic dribblait un Caennais et lançait Briand sur le côté droit, qui centrait instantanément pour la tête décroisée de l’ancien Stéphanois (1-1, 5’). L’égalisation faisait du bien à l’OL qui prenait le cours du jeu, mais la défense, à l’image de Toulalan, restait fébrile et maladroite.

Un promu qui promet

Sur la deuxième incursion caennaise, Mollo réalisait un grand pont sur Réveillère et servait El Arabi ; le buteur manquait sa frappe, mais celle-ci terminait sa course dans les pieds de Yatabaré, lequel fusillait Lloris (2-1, 15’). Lyon prenait un deuxième coup sur la tête, et les passes ratées de Pjanic, Briand et Bastos traduisaient autant de nervosité que d’impatience. Une impatience payante : Makoun récupérait un ballon haut qu’il donnait à Bastos, lequel ratait son tir. Le ballon terminait sa course sur Gomis, hors-jeu (mais non signalé par le corps arbitral), qui s’en allait battre Thébaux pour la seconde fois de la partie (2-2, 22’). Lyon revenait de loin mais n’allait pas profiter de sa réussite pour prendre l’avantage.

Une expulsion qui change tout

Caen attaquait et provoquait la défense rhodanienne ; Réveillère écopait d’un carton jaune pour une faute sur Mollo. Le rythme retombait peu à peu dans la partie. L’OL tentait de marquer par Källström (35’), Briand (41’) et Pjanic (42’), mais sans jamais cadrer. Sur un contre juste avant la mi-temps, Réveillère taclait sévèrement Bazorla et se voyait indiquer le chemin des vestiaires par M. Thual, l’arbitre de la rencontre.

Lyon allait donc terminer le match à Caen en infériorité numérique, et Claude Puel réfléchissait à une réorganisation défensive, d‘autant plus que Bastos sentait une contracture à la cuisse gauche. Du 4-3-3 original, Lyon passait à un 4-4-1 un peu plus défensif : ainsi, Bastos sortait au profit de Lovren, et c’est Pjanic qui passait sur le côté offensif gauche du brésilien, laissant Källström et Makoun dans l’entrejeu. Lloris, jusque là impuissant, se montrait décisif sur des frappes de Mollo et de Tafforeau.

Mais après l’expulsion de Réveillère et la contracture de Bastos, un troisième coup dur survenait pour l’OL : son capitaine, Cris, se claquait la cuisse gauche. De nouveau, une autre organisation défensive était à prévoir : Gonalons rentrait à la place de Cris à l’heure de jeu et formait la paire, avec Toulalan, en défense centrale. Lloris répondait présent face à Damien Marcq mais devait s’incliner une troisième fois face à N’Diaye (3-2, 77’). Lyon allait alors jeter toutes ses forces dans la bataille. Lovren manquait sa volée (79’), Källström son coup franc (81’), Briand son coup de tête (83’), et alors que Cissokho adressait un excellent centre dans la surface de réparation, c’est Tafforeau qui prenait le meilleur sur l’ancien Rennais et dégageait son équipe. Caen souffrait mais tenait bon, huit jours après son exploit au Vélodrome. Le match s’achevait sur une action confuse : Jimmy Briand, bousculé dans la surface de réparation, offrait une possibilité de penalty auquel M. Thual ne donnait pas suite.

Toulalan : une performance qui pose des questions

S’il y a un joueur qui n’aura pas été à la hauteur au Stade Michel d’Ornano, c’est bien Jérémy Toulalan. L’ancien Nantais, promis à la défense centrale depuis quelques mois, semble avoir beaucoup de mal à s’adapter à ce nouveau placement sur le terrain. Face à Caen, il s’est montré dépassé, maladroit et fautif sur les deux premiers buts : celui de El Arabi en manquant sa relance, directement sur les attaquants caennais, et celui de Yatabaré en le couvrant d’une possibilité de hors-jeu, au moment de la réception de son ballon. L’ancien taulier du milieu de terrain rhodanien a manqué d’agressivité et d’envie au cours de ce match, un constat étonnant quand on connaît l’homme et ses valeurs.

Les premiers constats s’imposent : en le faisant descendre d’un cran, Puel a totalement désorganisé et rendu futile le milieu de terrain. De plus, n’étant pas défenseur central de métier, Jérémy Toulalan manque d’automatismes. Il n’a plus la possibilité de parcourir en longueur comme en largeur les kilomètres habituels, il doit se montrer plus décisifs, plus prompt et surtout changer sa vision du jeu : des progrès qui ne seront visibles qu’au fil des rencontres et des heures passées sur le terrain, aux côtés de Cris et d’autres défenseurs. Autrement dit, un apprentissage grandeur nature, que Toulalan effectuera en Ligue 1 comme en Ligue des Champions !

Du côté des supporters, on envisage une solution simple : replacer Jérémy Toulalan à son poste initial, au milieu du terrain, et recruter un défenseur central de métier. Et même si Claude Puel parait prêt à revenir sur son idée de repositionnement, pas sur que Jean-Michel Aulas soit lui, prêt, à mettre la main à la poche pour un nouveau défenseur. Réponse définitive le 31 août prochain, à la clôture du mercato.

Photo : OL

Publié le : lundi 16 août 2010, par Mikhaël Defoly

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