« La période de 18 à 25 ans est une traversée du désert », analyse Philippe de Dinechin, délégué du Secours catholique dans le Rhône. « Or, cette traversée est de plus en plus longue car l’État est peu présent et les employeurs non plus. » Ainsi, 12% des personnes ayant contacté le Secours catholique en 2010 avaient moins de 25 ans. Un de ces jeunes sur cinq est étudiants, en formation ou en recherche d’emploi, sans soutien familial suffisant ni logement stable. Les autres sont souvent des immigrés d’Europe de l’Est et d’Afrique subsaharienne, sans titre de séjour, ainsi que de jeunes Français en rupture familiale.
Autre population importante parmi les précaires de moins de 25 ans : les jeunes mères bénéficiaires du RSA qui élèvent seules leurs enfants. La plupart ont un niveau d’études primaire et ne vivent que de transferts sociaux. Malgré ces aides, elles n’arrivent pas à joindre les deux bouts. « Seul l’accès à l’emploi ou à la formation leur permettrait de sortir de leurs difficultés », estime le Secours catholique.
Les Rhodaniens s’appauvrissent
74% des personnes ayant fait appel au Secours catholique dans le département, ont des ressources inférieures à 633 euros (soit l’équivalent des 2/3 du seuil de pauvreté de l’Insée : 954 euros pour une personne seule). Un taux bien supérieur à la moyenne nationale (60%). Elles n’étaient que 67% en 2009 dans le Rhône. La ressource moyenne s’élève à 528 euros chez les Rhodaniens, en légère baisse depuis 2009, contre 576 euros pour la moyenne des Français.
18% des personnes reçues dans le Rhône ont même déclaré ne posséder aucune ressource, un chiffre légèrement supérieur à la moyenne française (moins de 15%). Parmi ces sans-droits, il y a évidemment les étrangers en France depuis moins de 5 ans (en situation régulière ou non), mais aussi les jeunes de moins de 25 ans, en grande partie exclus du RSA. « Il faut étendre le RSA Activité (accordé au travailleurs pauvres, ndlr) à tous les jeunes de plus de 18 ans qui travaillent », a réclamé Gérard Raulin, le président du Secours catholique du Rhône.
Les demandeurs d’asile en forte hausse
De plus en plus de demandeurs d’asile viennent frapper à la porte de l’association. Ils étaient 812 en 2010 dans le Rhône, contre 566 l’année précédente et 314 en 2008. Les familles étant pris en charge par la Croix-Rouge, le Secours catholique accueille les personnes seules. « 80% d’entre elles dorment dans la rue », affirme Marythé Pré, bénévole de l’association. Et cela, bien que tous les demandeurs d’asile aient droit à un hébergement le temps de l’instruction de leurs dossiers.