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Un coup de pouce du sort

Pourquoi a-t-il fallu un an pour arrêter le violeur du 8ème ?

« C’est une des plus belles interpellations de l’année », s’est félicité ce mardi Marc Cimamonti, le procureur de la République de Lyon (à droite sur la photo). Et pour cause. La police vient de mettre la main sur celui qu’elle soupçonne d’avoir violé six jeunes femmes dans le 8ème arrondissement depuis octobre 2012. Pourquoi a-t-il fallu presque 15 mois pour le démasquer ? Retour sur une affaire qui a créé une véritable psychose dans la ville.

Vendredi 3 janvier vers 23h30. La police est appelée pour une banale querelle dans le quartier du cimetière de la Guillotière. Un couple semble se disputer dans sa voiture. Les policiers vont au contact des deux personnes et découvrent qu’elles ont trouvé un sac à main abandonné dans la rue.

Aussitôt, les fonctionnaires font le lien avec une série de cinq viols et tentatives qui avait ébranlé le même quartier entre le 18 octobre 2012 et le 31 janvier 2013. Ils se rendent au 51 rue Audibert et Lavirotte où l’un des crimes avait été commis le 9 janvier 2013. C’est quatre numéros plus loin, dans l’entrée du parking du numéro 47, qu’ils surprennent le violeur en flagrant délit. Sa victime : une jeune femme de 26 ans, d’origine congolaise. L’individu tente de fuir avant d’être maitrisé par les policiers. La victime, profondément choquée, s’est vu prescrire dix jours d’arrêt de travail.

Même si cet homme de 36 ans n’est pour l’instant inculpé que dans cette seule affaire, son ADN a d’ores et déjà permis de le confondre. Son profil génétique correspond bien aux traces retrouvées lors des cinq autres viols et tentatives.

Un coup de chance

« Le flagrant délit est très rare en matière de viol », reconnait Albert Doutre, le directeur départemental de la Sûreté publique. Pourtant « c’était la seule possibilité de l’appréhender. » Car, malgré d’importants moyens déployés, l’enquête piétinait.

Quatre équipages de la BAC et deux brigades de la Sécurité des transports en commun ont notamment été mobilisés depuis l’ouverture de l’information judiciaire en janvier 2013. Au total jusqu’à 42 fonctionnaires ont quadrillé régulièrement le 8ème arrondissement. La police a même fait appel à un profiler, un psycho-criminologue. Sans succès. « C’était un individu sans visage », commente Albert Doutre.

L’homme repérait généralement ses victimes, âgées entre 22 et 26 ans, dont trois étudiantes, à la descente du tram T2 à l’arrêt Jet d’eau. Un quartier que le violeur présumé connaissait bien puisqu’il travaillait depuis septembre 2012 comme conducteur de bus aux TCL et dépendait justement du dépôt Audibert-Lavirotte.

Vêtu de noir et agissant uniquement de nuit, entre 23h et 1h50, le violeur était systématiquement cagoulé ou du moins encapuchonné. Il attaquait ses victimes par derrière, armé d’un couteau ou d’une dague. Aucune des six jeunes femmes n’a jamais pu voir son visage et aucun portrait-robot n’a pu être établi. Et surtout, l’ADN du suspect, qui n’a pas de casier judiciaire, n’était pas fiché. Uniquement condamné en 1999 pour des menaces et en 2009 pour usage de stupéfiants, ses empreintes génétiques n’ont jamais pu être prélevées.

L’affaire avait déclenché une véritable psychose début 2013. A l’époque, le président de l’Université Lyon-III Jacques Comby avait même envoyé un courriel à l’ensemble de ses étudiants les mettant en garde contre les agissements du violeur. Du « n’importe quoi », s’écrie Albert Doutre. « Tout le monde en a rajouté sur les réseaux sociaux. » La raison pour laquelle l’homme n’est plus passé à l’acte pendant un an, selon lui.

Le suspect, qui a été placé en détention provisoire, est célibataire et habite chez sa mère, dans une autre partie du 8ème arrondissement. Les enquêteurs vérifient actuellement si d’autres faits peuvent lui être reprochés. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle pour viol et tentative de viol avec arme. S’il est condamné, il rejoindra son frère qui purge actuellement une peine de prison pour des actes similaires.

Photo : © Michael Augustin

Publié le : mercredi 8 janvier 2014, par Michael Augustin

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