Depuis 2002, les régions ont la responsabilité des TER. En douze ans, elles ont investi 5,8 milliards d’euros dans le matériel roulant, dont 1,5 milliard pour la seule région Rhône-Alpes. 5700 TER roulent quotidiennement en France, contre seulement 800 TGV. Ils transportent 3,9 millions de voyageurs chaque jour.
Mais voilà, pour l’achat de nouvelles rames les conseils régionaux doivent toujours passer par la SNCF. C’est la compagnie nationale qui choisit le matériel et qui l’entretient, les collectivités doivent se contenter de sortir le chéquier, sans être propriétaires du matériel. Et chacune négocie sa propre convention avec la SNCF. « Je n’ai jamais vu une collectivité territoriale dans une dépendance pareille », s’écrie la vice-présidente aux transports, Éliane Giraud.
D’autant que les choix de la Société national de chemin de fer ne sont pas toujours heureux. De nombreux matériels sont inadaptés au transport de vélos et les rames souvent dépourvues de prises électriques pour brancher un ordinateur ou recharger un téléphone. Quand elles ne sont pas tout simplement défaillantes comme les tram-trains qui circulent dans l’Ouest lyonnais et en région nantaise. Commandées à Alstom, qui n’en avait jamais fabriqué auparavant, elles ont connu une grave avarie le 3 décembre dernier qui a immobilisé tout le parc pendant plusieurs semaines.
Sans doute la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour le président du conseil régional de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne qui souhaite désormais passer ses commandes en direct. « Malgré les conventions qui les lient à la SNCF, les régions ne parviennent que partiellement à imposer leur vision du transport régional », regrettent ainsi les élus PS régionaux dans un communiqué, mettant en cause « le manque de transparence de la part de la SNCF sur l’achat de matériel roulant ».
Or, aujourd’hui les conseils régionaux n’ont pas les compétences nécessaires pour établir des cahier de charges et suivre les commandes. La nouvelle association, qui regroupe également les régions Aquitaine, Auvergne, Bourgogne, Pays de la Loire, Picardie, Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), aura alors la charge d’aller voir comment ça se passe dans d’autres pays européens et de retenir les meilleurs exemples. Ses conclusions sont attendues d’ici l’été 2015.