Qu’à cela ne tienne, à peine 15 jours plus tard, Eric Lafond, vice-président de la fédé du Rhône se déclare également aspirant à la tête de liste. Alors que ses rapports avec l’ancien ministre sont exécrables, voilà un moyen de faire parler de lui pour tenter d’arracher quand même une place éligible sur la liste du parti orange. Et surtout de se positionner en cas de nouvelle défection de l’écrivain-chercheur. Car en 2007, alors qu’il était en tête des primaires centristes pour le municipales, Begag avait jeté l’éponge par caméras de Canal + interposées. Et la tête de liste était revenue, un peu par défaut, à un certain Eric Lafond.
Ce même Lafond s’agit déjà en coulisses et peut se targuer d’un comité de soutien fort d’une cinquantaine de personnes. Pour lui barrer la route, au cas où, une nouvelle candidature sort du chapeau, proposée par Richard Morales. Ce cancérologue villeurbannais est l’ennemi intime de Lafond au sein de la fédération du Rhône. Ayant perdu les élections internes, il a été mis à l’écart par le tandem Cyrille Isaac-Sybille/Eric Lafond. Le conseiller municipal villeurbannais, qui siège aussi au Grand Lyon, a alors riposté en créant une association, facétieusement baptisée Les Démocrates.
Dans sa profession de foi, il rappelle malicieusement le score obtenu par Eric Lafond aux municipales de Lyon (6,03%) pour le comparer au sien à Villeurbanne (14,58%). Sur son blog, il promet un « projet régional [...] politique, économique, social et environnemental digne et performant, qui se veut une réponse aux problèmes auxquels notre pays est confronté. »
Le chemin est pourtant encore long avant de pouvoir le réaliser, le temps n’étant pas au beau fixe pour le parti bayrouiste en Rhône-Alpes. Région que les centristes dirigeaient jadis de 1999 à 2004 sous la présidence d’Anne-Marie Comparini. Selon le baromètre OpinionWay – Fiducial pour Le Figaro / LCI du 16 au 18 novembre, le MoDem arriverait cinquième derrière, dans l’ordre, l’UMP, le PS, les Verts et le Front National. Avec 8%, les orangistes feraient moins que les 10% requis pour pouvoir se maintenir au second tour.