Sept rames ont été spécalement affrêtés par le Sytral, pour transporter les quelques 800 invités de Feyzin à Lyon. Les manifestants les ont bloqués à proximité du marché des Etats-Unis, provoquant des retards jusqu’à une heure et demi, aux dires du Sytral. Avant de tenter de pénétrer dans le chapiteau, dressé sur le marché, où se déroulait la cérémonie officielle.
"Ne vous trompez pas de débat !" leur lance un Gérard Collomb visiblement agacé. Et d’interpeller les grévistes : "Avons-nous parcouru des quartiers de riches, des quartiers de nantis ?" Avant de dire sa satisfaction que grâce à T4, "le fils d’ouvrier des Minguettes pourra demain se rendre en tram à la Manufacture ou à l’INSA". Demain, c’est à dire en 2013, lorsque T4 aura été prolongé jusqu’à la Doua.
Le sujet de mécontentement du personnel des TCL est la remise à plat des accords d’entreprise lancée par la direction. "Nous sommes obligés de le faire" explique Stéphane Lambert, qui pilote les négociations pour la direction. "La loi a changé, nous devons nous adapter". Puisque ces modifications coûtent de l’argent, l’entreprise souhaite faire des économies ailleurs, notamment en gagnant en souplesse. "Nous sommes obligés de revenir sur certains acquis", admet Stéphane Lambert. Un exemple : l’affectation des conducteurs de bus. Si aujourd’hui, ils sont dédiés à une seule ligne, ils devront demain opérer sur un "groupement", soit plusieurs lignes partant du même dépôt. Ceci afin de réduire le nombre de vacataires. "Ainsi, on pourra titulariser plus de conducteurs", se félicite Stéphane Lambert. Mais les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille. "Conduire la même ligne nous permet de connaître nos passagers", rétorque Jean-Raphaël Viaz, CGT, le secrétaire du Comité d’Entreprise. Un atout pour désamorcer d’éventuelles tensions à bord.
Mais il s’agit aussi pour la direction d’harmoniser les différents régimes existants au sein de l’entreprise. "Nous avons trois maître-mots : égalité, équité et simplicité des règles", explique Stéphane Lambert. Une remise en cause, dont le salariés ne souhaitent pas entendre parler. Ils étaient massivement mobilisés. 45% d’entre eux étaient en grève. Gérard Collomb a d’ores et déjà promis de recevoir leurs représentants. En les prévenant toutefois : "Cela ne veut pas dire que nous sommes d’accord !"