Placé sous le thème Le spectacle du quotidien, l’exposition est organisée en cinq chapitres : La magie des choses propose le travail d’artistes qui modifient des objets et des situations du quotidien et questionnent ainsi l’ordre social, historique et politique. L’éloge de la dérive montre des artistes qui interviennent dans l’espace urbain en se frottant à la réalité qui les entoure. Vivons ensemble explore le dialogue entre la ville et les communautés qui l’habitent. Un autre monde est possible propose de nouveaux ordres sociaux parfois utopiques. Le cinquième chapitre Veduta est un hors les murs. Au lieu de faire venir le public voir des œuvres d’art, c’est les œuvres qui viennent vers le public, dans des quartiers en renouvellement urbain à Lyon, le Grand Parc Miribel Jonage, Décines, Vaulx-en-Velin, Vénissieux et Villeurbanne. « Toutes les expositions que j’ai réalisées, intègrent une dimension directement liée à la ville, la rue, la façon dont les gens organisent leur propre vie, leur quotidien », explique Hou Hanru, le commissaire de la Biennale. « Je considère comme une réelle nécessité le fait que les artistes se réengagent dans la vie quotidienne. »
Ainsi, on y trouve beaucoup d’œuvres engagées, comme la vidéo du Chinois Lin Yilin, qui dénonce l’indifférence humaine, en filmant un homme qui, la main menottée à la cheville, traverse la ville sous le désintérêt total des passants. Ou, toujours dans le rayon vidéo, le film du Turc Fikret Atay, qui interroge l’éducation religieuse dans son pays, en rappelant combien la frontière est infime entre apprentissage et embrigadement. Mais aussi des œuvres plus ludiques, comme ce landau, équipé d’un projecteur et monté sur des rails incurvés, permettant de le déplacer autour d’une rangée de verres emplis d’un liquide rouge (du vin ? du sang ?), créant ainsi un théâtre d’ombres et de lumière. Sans échapper à la question éternelle Qu’est-ce que l’art ?, à l’exemple, entre autres, de sceaux d’eau de couleur rangés dans des caisses en bois, une œuvre du Japonais Michael Lin.
« Le projet de cette édition est de proposer au public de réfléchir sur le pourquoi de l’art », souligne Hou Hanru. « Aujourd’hui, pour exister il faut faire partie du spectacle. Tout est encadré par un carcan de consommation, de superficialité, de marché ou d’institution. La Biennale tente de retrouver le lien très proche entre la création artistique et la vie de chacun. Nous ne pouvons pas faire de l’art en étant déconnectés de la société et de ce qu’elle vit. »
Infos : Ouvert du 16 septembre au 3 janvier, du mardi au dimanche, fermé le 25 décembre et le 1er janvier. Horaires : 12h à 19h, le vendredi jusqu’à 22h, pendant la Fête des lumières (5, - et 8 décembre) de 10h à 19h.
Quatre lieux :
La Sucrière, 47-49, quai Rambaud, Lyon 2ème
Musée d’art contemporain de Lyon, 81 quai Charles de Gaulle, Lyon 6ème
Fondation Bullukian, 26 place Bellecour, Lyon 2ème
L’Entrepôt Bichat, 5 rue Bichat, lyon 2ème
Tarifs : 12€ (plein), 6€ (15 à 25 ans, chômeurs, familles nombreuses), gratuit (- de 15 ans, étudiants, rmistes etc.), pass permanent : 19 ou 12 €