« L’argent, il y en a. Il faut le router sur les PME », insiste Philippe Valentin. « Il y a une vraie demande de la part des chefs d’entreprise. » Pour les mettre en contact avec des investisseurs locaux, la CCI, la CCIR Rhône Alpes, la Caisse des Dépôts, la Banque de France et Oséo se sont regroupés au sein de l’association Lyon, place d’échanges, dans le but de créer une Bourse régionale.
500 ans d’histoire
Lyon qui avait accueilli en 1540 la première Bourse française, ne dispose plus de place financière depuis 1983. La renaissance d’une Bourse régionale en province serait « une première », selon Philippe Valentin. « Il n’y a pas d’autres projets en France, nous sommes vraiment pilote. »
Un peu trop, peut-être même, le projet accuse d’ores et déjà un an de retard. « Ça fait sept ans que nous travaillons dessus », indique Philippe Valentin, qui promet une mise en place « courant 2013 ». Reste à trouver un intermédiaire pour opérer la plate-forme. Des pourparlers sont en cours avec Alternativa, un opérateur suédois dédié aux PME.
Moins de rendement, plus de sécurité
La future place d’échanges s’adresse aux entreprises entre 20 et 500 personnes, qui font « quelques millions d’euros de chiffre d’affaires », explique le vice-président de la CCI lyonnaise. Des sociétés trop petites pour se financer sur les marchés existants. Mais pas de start-ups, ni de transmissions d’entreprise. La nouvelle structure devra permettre des levées de fonds entre 200 000 et 800 000 euros, alors que le ticket d’entrée est de 2,5 millions sur Alternext, la plate-forme parisienne dédiée aux PME.
Chaque entreprise candidate devra se soumettre à l’avis d’une commission, où siègeront entre autres la Caisse des dépôts, Oséo, la Banque de France et des experts de l’autorité de régulation des marchés. Les investisseurs visés sont des banques, business angels et particuliers rhônalpins. « Pas de fonds de pension nationaux ou internationaux », insiste Philippe Valentin. Les cotations auront lieu tous les trois mois et seront basées sur « la valeur de l’entreprise, pas sur la spéculation ». « Le retour sur investissement est moindre comparé à d’autres placements mais il y a plus de sécurité », souligne-t-on à la CCI de Lyon, qui espère traiter 30 à 40 dossiers par an.