Un jardin suspendu sur le toit du centre commercial et une nouvelle tour surmontant une serre sont les éléments phare d’un projet sans ambition. Le toit du centre commercial fait la surface de la place Bellecour, explique Gérard Collomb. Aujourd’hui entièrement dédié aux stationnement, il devra demain accueillir un jardin suspendu, avec cafés et garderie pour les clients qui feront leur shopping en-dessous. L’un des accès se fera à travers une serre, construite sur le terrain vague entre le centre commercial et la cité administrative. Elle formera le socle d’une quatrième tour. A terme il y en aura une dizaine, puisque Gérard Collomb veut faire passer la surface de bureaux de 860 000 m² actuellement à 1,5 millions m². La rue Bouchut, qui desservira la nouvelle tour, sera prolongée jusqu’à Vivier-Merle en grignotant sur le terrain appartenant à France 3. Ainsi, elle reliera la rue Garibaldi à la gare. Quant à Garibaldi, un « axe autoroutier », la rue sera transformée à partir de 2012 en « boulevard urbain », projet dont la concertation vient de démarrer.
La Part-Dieu, qui était initialement pensée comme un « projet total », a finalement été construite sans cohérence, petit bout par petit bout, au gré de la disponibilité des terrains. « Tout se tourne le dos, tout est complètement introverti », déplore François Decoster de l’agence AUC. L’objectif des urbanistes est donc d’"ouvrir" le quartier. Ainsi, le centre commercial devra être doté d’une deuxième entrée principale côté Bouchut, et éventuellement aussi s’ouvrir sur la serre qui devra le jouxter.
Autre ouverture, celle de la gare. Les deux petits immeubles qui bouchent aujourd’hui l’entrée du parvis côté Vivier-Merle, en feront les frais. Ils disparaîtront au profit d’une grande place traversante, qui passera sous les voies. Avant qu’une gare souterraine ne doublera la capacité d’accueil de trains. Sinon, peu de transformations, si ce n’est la démolition de quelques immeubles de petite hauteur le long de Garibaldi et du bâtiment de bureaux situé entre la tour EDF et le centre commercial. Il n’est notamment pas prévu de toucher aux deux barres d’habitations du quartier, qui, bien que datant des années 60, seront conservées. « Je les trouve sublimes », s’enflamme même Djamel Klouche, autre architecte du cabinet AUC. « Elles sont chères », confie Gérard Collomb. Probablement la véritable raison de leur maintien.
« La Part-Dieu (dans sa configuration actuelle, ndlr) n’est pas un échec », pense Gilles Buna, adjoint à l’urbanisme. « Nous voulons trouver un schéma directeur qui nous permette de la faire évoluer ». En faire « un quartier accueillant, hospitalier et cosmopolitain », voilà l’ambition affichée du cabinet d’urbanisme. « Un quartier dans lequel on vient parce qu’on a plaisir d’y être », rêve Gérard Collomb. En exemple, le maire cite la Confluence, « qui dans le temps était un quartier ingrat ». Et feint d’oublier qu’à la Confluence justement, il avait fait table rase pour repartir de zéro.
La Part-Dieu en chiffres
2200 entreprises
40 000 salariés
860 000 m² de bureaux
3000 logements
477 000 déplacements (TGV, TER, bus, tram, métro) par jour
100 000 visiteurs au centre commercial par jour
1100 chambres d’hôtel
une 100ène de restaurants