250 voitures électriques d’ici 2014
Dès le 10 octobre, les premières Bluecar, rebaptisées Bluely pour l’occasion seront disponibles à Lyon. L’offre d’autopartage développée par le groupe Bolloré et d’ores et déjà déployée à Paris, fera ainsi ses premiers tours de roue en province. Vincent Bolloré et Gérard Collomb l’ont présentée à la presse.
« On va démarrer. Attention ça ne fait pas de bruit », a annoncé l’industriel lors du premier tour de piste dans le quartier de la Part-Dieu. Si la voiture, entièrement électrique, est en effet parfaitement silencieuse, ce nouveau service de location ambitionne au contraire de faire du bruit. Entre autres pour faire oublier l’échec de Car2Go.
Lancée en grande pompe le 1er février 2012 par Daimler et Europcar, les 200 Smarts bleues et blanches avaient été remballées aussi sec quatre mois plus tard, à l’occasion d’un litige juridique mais surtout faute d’audience. Le service n’avait séduit que 2500 Lyonnais.
Vincent Bolloré vise, lui, 7000 abonnés à l’année. Un chiffre qu’il aimerait atteindre dans trois ans. Pour cela, l’industriel mise sur le côté écologique de ses véhicules non polluants. L’électricité étant achetée auprès de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), elle provient essentiellement de barrages hydrauliques.
Le service fonctionne comme les Vélo’v, les voitures peuvent être louées grâce à un badge et un code secret et restituées dans n’importe laquelle des 50 bornes ouvertes dès octobre prochain. Dans un premier temps, 130 véhicules électriques seront disponibles. 120 autres et 50 bornes supplémentaires doivent être déployés suivant la montée en charge de la demande, d’ici fin 2014 à Lyon et Villeurbanne. Le service Vélo’v, lui, comprend 4000 bicyclettes réparties dans 347 stations.
Compacte, la trois-portes de Bolloré, dessinée par l’Italien Pininfarina, offre quatre places et un coffre. Elle atteint 60 km/h en 6,3 secondes mais est bridée à 110 km/h. Un bouton dans l’habitacle permet une communication mains-libres avec un centre d’appel, disponible 24h/24 et 7j/7. En cas de panne, des techniciens peuvent également effectuer un diagnostique à distance.
Deux formules sont proposées : un abonnement au mois (19,90 euros) et à l’année (99 euros), en plus d’une offre découverte. Le tarif à l’utilisation varie entre 6 et 9 euros pour 30 minutes, selon l’offre choisie, en plus d’un coût à la location qui s’échelonne entre 3 et 4,50 euros. Contrairement à Paris, l’offre lyonnaise prévoit la possibilité de bénéficier d’un tarif réduit de moitié si le contact est coupé, le temps de faire une course ou d’aller déjeuner.
Mais pour Bolloré, les enjeux dépassent le simple service d’autopartage. L’industriel, qui affirme avoir investi 1,8 milliards d’euros dans le développement de la Bluecar, dont 20 millions pour le déploiement lyonnais, espère notamment imposer sa technologie de stockage d’électricité. Ses batteries au Lithium Métal Polymère se veulent insensibles aux conditions climatiques. « Elles fonctionnent entre -40 et +160 °C », a-t-il assuré. Les Bluecar affichent une autonomie de 250 km en cycle urbain contre 100 à 150 km pour une voiture électrique classique.
Or, le stockage est un enjeu crucial dans le développement des énergies renouvelables. Une flotte de voitures électriques pourrait ainsi emmagasiner le jour l’énergie produite par des panneaux photovoltaïques et la restituer la nuit.
Le service qui ne coûté rien au Grand Lyon, rapporte même un peu à la collectivité. Bolloré lui reversera en effet 500 euros par an et par station et 1,5% du chiffre d’affaires. « Tout ce qui est moderne et écolo et qui ne coûté rien, on est pour », a rigolé Gérard Collomb.
Publié le : lundi 3 juin 2013, par