« La seule chose qui avance c’est la communication », a raillé le maire de Meyzieu et fervent opposant au projet Michel Forissier, à l’annonce du dépôt de la demande de permis de construire. Ces derniers temps, Jean-Michel Aulas a en effet multiplié les annonces dans la presse. Pas toujours à bon escient.
Le 21 décembre, il a ainsi déclaré dans les colonnes du Progrès : « si c’est Gerland, l’OL se retirera du projet ». Une énième menace censée mettre la pression sur les opposants, mais oubliant au passage qu’en cas de rénovation de Gerland, personne ne demanderait rien au club. Le stade est la propriété de la Ville et l’OL paie actuellement 1 million d’euros par an pour son utilisation. Un loyer qui serait sans doute revu à la hausse en cas de rénovation de l’enceinte. À titre de comparaison, à Lille le LOSC devra débourser dès l’année prochaine 6,8 millions par an pour pouvoir jouer dans le nouveau grand stade Lille Métropole.
L’opération communication ne s’arrêtera pas là. A peine 2 jours plus tard, le président du club a publié un communiqué en sortant d’une rencontre avec la nouvelle ministre des sports Chantal Jouanno. Celle-ci aurait « confirmé l’engagement de l’État pour assurer la meilleure réussite de l’organisation de l’Euro 2016 en France, avec en particulier son implication dans la mise en œuvre des différentes infrastructures. » Difficile de faire plus vague.
Puis, mercredi dernier, Gérard Collomb et Jean-Michel Aulas sont allés plaider leur dossier à l’Élysée auprès de Claude Guéant. Là aussi, les visiteurs sont repartis bredouille, le secrétaire général de l’Élysée s’étant tout juste contenté de leur assurer une réponse dans « les dix jours ».
Dernière sortie en date de Jean-Michel Aulas, relatée également par le Progrès (26/01/11) : « s’il n’y a pas le nouveau stade, l’Euro 2016 ne sera pas à Lyon mais à Saint-Étienne ». Ce qui n’est pas entièrement faux. Le club stéphanois ayant opté pour la rénovation de son stade existant (pour un coût de 47 millions d’euros, soit environ 10 fois moins que le projet OL Land) disposera d’une enceinte aux normes européennes dès juillet 2014. Pour l’instant l’OL ne peut pas en dire autant.
Gérard Collomb pousse à la roue
Pour pouvoir construire un stade au Grand Montout à Décines, les terres agricoles actuelles doivent être rendues constructibles, ce qui nécessite la modification du Plan local d’urbanisme (PLU). Le 29 novembre dernier, le Grand Lyon a voté pour la troisième fois depuis 2007 la révision de ce PLU. Les 2 premières tentatives s’étaient soldées par des avis défavorables de la part des commissaires enquêteurs ayant travaillé sur le dossier. Pas de quoi décourager le président de la communauté urbaine qui affirme que le projet a été considérablement amélioré depuis. Pas moins de 9 enquêtes publiques doivent ainsi être menées du 18 avril au 20 mai prochains. 3 autres, considérées comme n’impactant pas directement le stade commenceront plus tard.
Autre dossier où le président du Grand Lyon veut aller vite : la prolongation du tram T2 jusqu’à Eurexpo. D’un intérêt évident pour la desserte du parc d’exposition, cette extension a aussi son importance pour le Grand stade. Il doit acheminer quelques milliers de spectateurs jusqu’au parking d’Eurexpo (5000 places) qui finiraient ensuite leur trajet en navette. Le 25 novembre, le Sytral a voté le dossier à l’unanimité moins trois voix (1 contre, 2 abstentions). Malgré là aussi un avis défavorable du commissaire enquêteur sur une partie du tracé, le préfet a signé le 23 décembre la déclaration d’utilité publique, mettant le projet définitivement sur les rails. Les opposants au Grand stade ont néanmoins jusqu’au 23 février pour déposer leurs recours.
