Le juge a donc suivi l’avis du rapporteur public. Celui-ci avait estimé que le préfet n’aurait pas dû autoriser la liste conduite par les deux ex-FN Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, soupçonnés d’avoir embrigadé 19 des 49 candidats contre leur gré. La liste Vénissieux fait front avait finalement obtenu deux élus grâce aux 1355 voix (10,26%) réunies au second tour.
Des voix qui manquaient alors au candidat divers droite (soutenu par l’UMP) Christophe Girard, battu de 955 bulletins par la maire communiste sortante Michèle Picard (photo).
Le nouveau scrutin, dont les dates n’ont pas encore été publiées, risque donc fortement de faire vaciller le dernier bastion communiste dans l’agglomération. Mais relance aussi les ambitions du candidat socialiste Lotfi Ben Khelifa, arrivé troisième avec 21,68% des voix et en froid avec son ancienne alliée communiste.
Sans surprise, Michèle Picard fustige la décision du tribunal, déplorant une « profonde injustice ». « La majorité municipale est sanctionnée alors qu’aucun grief contre notre liste n’a été retenu, ni même évoqué par le tribunal administratif », écrit l’élue dans un communiqué, appelant les Vénissians « à se mobiliser et à faire bloc contre une droite libérale et populiste ».
Dans son jugement, le tribunal a d’ailleurs déclaré inéligibles pour un an Yvan Benedetti et Estelle Gagon, les deux conseillers d’extrême droite élus sur la liste Vénissieux fait front, mais pas Alexandre Gabriac qui figurait en troisième position.
Le renouvellement du scrutin pourrait également remettre en cause le mandat du président du Sytral. Bernard Rivalta, élu socialiste de Vénissieux avait en effet sauvé son poste à la tête de l’autorité organisatrice des transports lyonnais grâce au bon score de son parti en mars dernier. Il reste toutefois en poste jusqu’aux nouvelles élections.